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Jeu de Kimon IV

in Art, Littérature, News

le quatrième jeu de Kimon.

Il est demandé à ceux qui le veulent, de bien vouloir mettre en commentaire un petit texte inspiré la photo proposée :

Voici donc cette photo de foterotik :

Merci de ne rien mettre d’autre dans les commentaires que le petit texte que vous aurez imaginé.

Bon amusement !

L’Empire de la Passion – Chapitre III – Par Cardassia

in Art, L'empire de la Passion, Littérature

Chapitre 3 : Songes et premiers pas.

L’arrêt de Travail permettait à Vanessa de prendre les choses en main et à entamer l’initiation d’Aurélie. Bien qu’elle fut perturbée par le souvenir de cette jeune femme noire appartenant au passé, l’attitude d’Aurélie lui rappelait trop les manières de sa première conquête qu’elle entreprit de dominer alors qu’elle n’avait pas quinze ans.

Vanessa contemplait le corps dénudé de sa femme et n’arrivait pas à l’imaginer vêtue. Elle la regardait faire la vaisselle, la vue de son petit cul tout rond était excitante. La nudité d’Aurélie la faisait vibrer. Elle la prenait par la taille et l’embrassait dans le cou. Elle lui marmonnait des ordres dans le creux de l’oreille.

V : « Après avoir fait la vaisselle, tu iras nettoyer tout le sous sol de fond en comble, on va y faire notre donjon. »

A : « Oui, mon amour, il faudra que je mette quelque chose car le garage donne sur la maison d’en face. »

V : « Non, tu vas travailler toute nue, moi je vais me reposer et à mon réveil, je veux un sous sol nickel. Je sais que tu rêves de m’appartenir entièrement alors prouve le moi. Si tu le souhaites, tu peux mettre le collier en cuir. »

A : « Oh ! Oui, mon amour de Maitresse. Oui, je le veux ! »

V : « Tu te mets à exiger, toi maintenant ? Finis cette vaisselle et vas travailler en bas, et comme tu as exigé, tu n’auras pas ce collier ! »

Aurélie devait en convenir, Vanessa était prête à en faire son esclave. Et l’idée d’aller en tenue d’Ève au sous sol l’excitait vraiment. Vanessa allait se coucher et s’endormait sans crier gare.

Aurélie finissait la vaisselle et fit tomber un verre qui se brisa. Un verre de pacotille fort heureusement. Aurélie nettoyait et veillait à ne pas se couper les pieds. Elle se regardait accroupie dans le miroir du couloir. Elle souriait, elle était bien comme ça. Puis un souvenir lui vint à l’esprit. Un souvenir qui appartenait à un lointain et incertain passé.

Flash Back…

Elle était nue dans sa chambre, elle était à quatre pattes face au miroir de l’armoire de sa chambre. Elle obéissait à une camarade qui l’avait priée par téléphone de faire le toutou. Elle n’avait pu se soustraire à ce désir de faire plaisir à celle qui pour l’avoir près d’elle et l’aimer en cachette, faisait d’elle son bouc émissaire. Sa victime.

Aurélie se souvenait encore de cette voix qui résonnait dans sa tête «  Tu seras nue une heure tous les soirs et devant ton miroir et tu feras la belle comme une brave petite chienne. Si tu dois être dérangée, va t’installer pour lire sur ton lit ».

Aurélie était un peu étonnée d’avoir ce souvenir, il était resté inaccessible pendant tant d’années. Elle sortait de sa rêverie et allait faire le ménage au sous sol. Elle commençait par ouvrir le garage en grand. Cela faisait bien trois ans que les choses s’étaient entassées dans l’espoir d’une hypothétique utilisation. Elle devait tout virer. Monsieur Dechemin, le voisin d’en face, était loin d’être aussi prude  et sage qu’il souhaitait le faire entendre. Il la matait par sa fenêtre alors qu’elle était en train de tirer une brouette chargée d’immondices. Le cul offert à la vue du bonhomme ne l’inquiétait pas du tout, seule sa femme et Maîtresse occupait son esprit. Seul, le désir de la servir et de l’aduler était devenu une priorité. Elle s’était faite à cette attitude très légère. Il ne lui manquait plus que le collier et des chaînes pour mieux se donner.

Au fil des heures, le garage prenait une allure plus salubre. Aurélie allait se chercher une bière au réfrigérateur, il ne faisait pas très chaud mais son activité forcenée était loin de lui donner froid. Elle s’asseyait sur le coffre congélateur et buvait une bière. Elle la laissait couler sur son menton et filer sous sa gorge pour entrer dans la vallée d’entre ses seins.

V : « C’est comme ça que tu travailles toi ? Donne moi cette bière, m’amour ! »

A : « Tu ne me l’avais pas interdit il me semble ! »

V : « Tu vas voir si je ne te l’avais pas interdit ! bref, j’ai envie de goûter à cette bière moi ! »

Vanessa était descendue, vêtue d’un short en Jean et d’un tee shirt. Elle faisait couler la bière sur le corps et léchait le liquide amer, frais et mousseux sur le joli corps. Vanessa pelotait les seins de sa femme et léchait la bière sur son ventre puis sur son sexe. Aurélie se gardait bien de faire la moindre réflexion. Vanessa en arrivait à ce qu’elle avait vu dans la cuisine alors qu’Aurélie ne s’était aperçue de rien.

V : « Quand j’ai entendu tomber le verre, je n’ai pas résisté à l’envie de venir te voir et sais tu ce que j’ai vu ? Une fille toute nue qui faisait la belle face au miroir. Tu jouais à quoi toi au juste ? »

A : « Je ne sais pas trop de quoi tu parles ! »

V : « Allons, c’était mignon, je ne veux pas te punir, je veux savoir d’où t’est venue cette belle idée ? »

A : « Vraiment, je t’assure que je ne sais pas à quoi tu fais allusion. »

De son point de vue, Aurélie était sincère, elle ne savait pas hormis l’acte en lui même d’où venait l’idée. Elle ne pouvait mettre une date ou une situation en lien avec cette attitude. La sérénité exprimée dans sa réponse amenait Vanessa à considérer que sa femme disait la vérité.

V : « Le garage à meilleure allure, tu es chou, tu vas javelliser le sol maintenant. Je crois que notre donjon sera un lieu magnifique ma toute belle. Au travail, je vais préparer le goûter ! »

A : « Tu n’as vraiment pas l’intention de me laisser me vêtir un jour n’est ce pas ? »

V : « Non, en effet, tu es la plus belle de toutes les femmes quand tu es ainsi et le collier te rendra plus belle encore. »

A : « Oui, je voulais m’en assurer car je n’ai pas l’intention de me vêtir désormais, je veux être nue tout le temps pour toi. Je ne veux pas me vêtir. Si tu veux utiliser ce que tu m’as vue faire, tu es ma maitresse vénérée alors ne te gêne pas. Qui sait si mes petits délires peuvent améliorer notre relation. »

V : « Tu avoues donc avoir eu une attitude étrange ? »

A : « Je sais que tu ne mens pas, juste que je ne m’en souviens pas. »

V : « Au boulot à présent, je prépare le goûter ! »

Vanessa montait à l’étage, laissant sa femme dans le garage. L’idée du Donjon occupait son esprit et le désir de le voir en place et de s’y imaginer lui faisait perdre un peu de temps. S’appuyant sur la vadrouille, elle contemplait mentalement le résultat et entamait derechef le lavage du sol. Elle s’activait et suait à nouveau, elle sentait la bière collante sur son ventre. C’était un parfum agréable. Ce qui l’était moins consistait à sentir le regard du vieux sur elle et elle voulait fermer la porte. Prête à le faire, elle se résignait. Vanessa ne l’avait pas envoyée nue au sous sol pour qu’elle se cache. Alors elle s’étirait de toutes ses forces offrant ses charmes au voisin qui finissait par quitter sa fenêtre. Elle s’allongeait à même le sol dur et froid, les bras en croix. Elle imaginait bien là des systèmes destinés à la maintenir immobile. Vanessa arrivait et la trouvait en pleine rêverie. Elle prit un verre d’eau froide du robinet et le vidait d’un coup sur le visage de sa belle.

Un autre souvenir plus vague celui-ci, occupait l’esprit d’Aurélie qui n’avait pas vu arriver sa femme.

Flash Back…

Elle se sentait bien allongée toute nue, elle se voyait dans une chambre avec la même armoire à glace. Elle était toute nue et avait encore à l’esprit cette voix qui lui avait murmuré de nouveaux ordres. Aurélie devait en effet respecter un rituel précis pour sa petite copine. Elle devait donc désormais faire la belle pendant trente minutes devant le miroir et rester allongée toute nue au sol les bras en croix durant l’autre demie heure.

Vanessa l’arrachait de sa rêverie en vidant d’un coup sur son visage le contenu d’un verre d’eau bien froide. Aurélie hébétée sortait de sa rêverie et Vanessa était debout au dessus d’elle, sous sa robe, elle était nue.

V : « Alors comme ça tu imagines la manière dont tu pourras te donner à moi ? Ou bien est ce comme tout à l’heure, un songe dont tu n’as pas le souvenir ? »

A : « Pour être honnête. J’avoue que cela m’a prise de la même manière, une voix lointaine comme un souvenir sauf que je ne me souviens d’avoir connu personne avant toi à part de con de Bertrand. Non, j’avoue n’avoir aucune idée de l’origine de ce rêve. J’avoue vraiment que l’idée de fixation au sol pour m’immobiliser me conviendrait bien. Tu sais, tu m’offres l’honneur de te servir et de t’avoir pour Maitresse. Je suis folle de toi au point d’aller jusqu’à mourir pour toi ! »

V : « Holà !, je ne t’en demande pas tant et sache aussi que je suis contente que tu apprécies ta condition. Aimerais tu que je prépare un rituel pour que tu deviennes ma propriété exclusive et que tu ne penses qu’à me servir et à te donner corps et âme à moi ? »

A : « Oh ! Oui, mon amour, oui ! Laisse-moi t’embrasser ma toute belle maîtresse ! »

V : « Oui ! tu en es digne ! »

Vanessa et Aurélie s’embrassaient langoureusement sur le sol dur et froid, Aurélie constituait un bon matelas moelleux pour sa maitresse qui descendait lécher son bas ventre. Aurélie était contente. Vanessa souriait et la regardait d’un air vraiment coquin.

V : « Tu sais que je peux te faire subir des humiliations, je peux t’exhiber toute nue dans des soirées SM avec un collier et une laisse. Tu sais que je peux te prêter à une maitresse à qui tu devras obéir en tout. Es tu prête à m’offrir cela sans discuter ? »

A : « Oui mon amour, je le veux ! En plus, je n’arrive pas à imaginer comment je vivrais autrement ! Merci de me priver de vêtements. Si tu savais l’honneur que tu me fais de t’appartenir ainsi, et si tu as de la visite, je me présenterai toute nue pour servir le café. »

Le sous sol lavé, Vanessa contemplait et inspectait, c’était à la hauteur de ses attentes et elle appelait Aurélie après s’être assise dans une chaise de jardin qu’elle avait posé sur une palette.

V : « Viens à moi à quatre patte ma petite chienne adorée et en silence, contente toi d’incliner la tête pour me répondre ! »

Aurélie se mettait à quatre pattes et avançait en se déhanchant vers l’estrade improvisée et elle s’apprêtait à monter sur l’estrade. Vanessa la repoussait d’un coup sec et ferme avec son pied, Aurélie était alors assise. Elle regardait Vanessa pour attendre un nouvel ordre qui arrivait très vite.

V : « Va au bout du garage et reviens debout main sur la tête, déhanche toi au maximum et contente toi de rester au sol, tu ne monteras jamais sur cette estrade sauf si je t’en donne l’ordre ! Car j’ai bien l’intention de faire mon trône ici. Mains sur la tête, tu avances et tu feras là belle comme tu as su si bien le faire dans la cuisine ! »

Aurélie comprit de suite qu’elle ne devait pas parler et avançait selon les consignes. Elle se sentait un peu ridicule mais si fière à l’idée d’appartenir à Vanessa. Elle s’agenouillait et faisait la belle, Vanessa lui ordonnait de lui lécher les bottes et elle s’exécutait en s’appliquant. Elle était grisée par cette situation. Être là sans vêtement, au pied de sa dame assise sur un trône. Il lui manquait un collier et des chaines pour compléter le tableau. C’était une sensation très puissante pour Aurélie et Vanessa se réjouissait d’entrer dans cette manière de vivre avec sa femme.

V : « Tu es une bonne petite esclave, une adorable petite moins que rien. Je t’aime comme ça. Rien ne saurait mieux me combler que te voir à mes pieds. Tu sembles prête pour te donner à fond. Tu vas faire ce rituel chaque jour, tu feras la belle à genoux devant moi pendant cinq minutes, après quoi tu t’allongeras toute nue les bras en croix, inutile de mettre des fixations, tu devras t’immobiliser de ton propre chef par ta volonté de rester digne d’être mon esclave. Notre lien affectif dans ce mode de vie sera ton entrave. »

A : « Oui, mon amour de Maîtresse ! »

Aurélie ouvrait les cuisses et levait sa robe, elle offrait sa vulve à son esclave en guise de friandise et de récompense. Elle offrait à Aurélie l’accès à l’empire de sa passion. Aurélie était dingue de sa femme et désirait être son jouet, son esclave, elle entrait dans son empire passionnel sans savoir vraiment jusqu’où cela pouvait la mener. Aurélie se couchait en chien de fusil devant ce qui allait devenir une estrade. Elle partait pour un nouveau songe et entendait à nouveau cette voix qui lui ordonnait d’aller dormir toute nue et à même la moquette quand tout le monde à la maison était endormi.

Flash Back…

La maison était silencieuse et elle quittait alors son lit , elle quittait son pyjama et allait se coucher toute nue près du radiateur, elle était bien là, elle obéissait à ce songe lointain et elle souriait, ravie d’avoir une petite copine sous couvert d’une relation conflictuelle susceptible de mettre un terme à des ragots la concernant.

Elle était bien et sans crier gare, elle s’endormait. Vanessa s’agenouillait et lui caressait la joue du revers de la main, elle la trouvait belle ainsi soumise et allait chercher le collier pour le lui passer, elle en était digne à présent. Bien qu’elle ignorait à quoi pensait Aurélie, elle ne pouvait que se féliciter d’avoir une soumise irréprochable. Il ne fallait cependant pas qu’elle fut trop irréprochable pour que cela lui donne l’occasion de la punir parfois. Encore que cette attitude parfaite pouvait susciter en elle un désir de correction pour lui indiquer combien il était mal de ne donner à sa maitresse aucune occasion de lui rappeler sa condition.

Vanessa montait au rez-de-chaussée pour prendre le collier dans la vitrine, elle le prenait dans ses mains, le caressait, elle le portait à son nez pour en prendre le parfum du cuir frais et raide. Les clous brillants constituaient un magnifique ornement. Et elle descendait pour le passer au cou d’Aurélie. Elle se résignait, elle devait plutôt lui mettre le collier alors qu’elle en avait conscience et pensait tout à coup qu’elle pourrait se baser sur l’incapacité de sa femme quant à prendre des décisions, elle la réveillait un peu brutalement et souriait.

V : « J’ai un problème, je ne sais me décider si je dois te mettre ce collier alors que tu es éveillée ou si je dois profiter de ton sommeil pour t’en faire la surprise, sachant que c’est moi qui choisit le moment. Alors tu as ordre d’y réfléchir, tu as une heure pour cela, va au coin, mains sur la tête. Tu me diras ce que tu en penses. Dans quelle circonstance je dois te passer le collier ? »

A : « Mais tu sais bien, je ne sais pas me décider ! »

V : « C’est un ordre. Va ! »

Vanessa assénait une forte claque sur les fesses d’Aurélie qui ne bronchait pas bien au contraire. Vanessa remontait pour sortir le gâteau du four et faisait passer le café. Elle irait chercher sa femelle au moment voulu. Elle voulait que sa femme prenne une décision. Une décision qu’elle devrait assumer et Aurélie, le nez au mur avec pour seul paysage le parpaing gris et granuleux, cherchait la meilleure manière de faire plaisir à sa femme Maitresse. Et elle réalisait que le Plaisir de Vanessa devait être aussi le sien et elle serait autant honorée et fière de voir le collier installé à son cou au réveil que de le sentir venir sur elle et se verrouiller pour une durée indéterminée. C’est alors qu’un autre songe vint lui hanter l’esprit.

Flash Back…

Elle était seule dans la chambre, nue à faire la belle devant le miroir, il y avait quelque chose de plus dans l’image du reflet, un collier rouge avec une plaque, un collier de chien à son cou de chienne qui se donnait pour cacher une idylle homosexuelle réprouvée par sa famille. Elle était devenue la propriété de cette camarade qui dans le souvenir lui avait ordonné de se présenter en cours avec le collier et nue sous sa robe. Elle y était allée ainsi et cette histoire avait fait le tour de la petite ville. « Une fille noire traitée en esclave » faisait la une de la presse locale

Aurélie sortait de sa rêverie grâce au concours d’une gifle sonnante au visage. Abasourdie, Aurélie ne répliquait pas, sa Maitresse avait également ce droit là et n’avait pas à le justifier

V : « Tu rêvais, ma louloute, alors as-tu décidé ? »

A : « Je serai honorée que tu m’en fasses la surprise et au moment qui te plairas ! »

V : « C’est étrange, j’aurais pensé que tu voudrais le porter au plus vite ! »

A : « Je suis à tes ordres. »

V : « Alors d’accord ! Quand je voudrais, je te le passerai durant ton sommeil, maintenant, dis moi à quoi tu rêvais ? »

A : « J’avais une voix lointaine qui m’ordonnait de porter un collier rouge pour chien pour aller en cours et j’étais aussi privée de petite culotte ! »

Vanessa était enfin ravie d’avoir une réponse claire, pourtant cela ressemblait à un vieux souvenir. Elle n’arrivait pas le dater dans le passé et elle décidait de donner le goûter à son esclave. Elle s’installait sur l’estrade, croisait les jambes et prenait l’assiette ou était posée une belle part de fondant aux poires et au chocolat. Aurélie reçut l’ordre de s’agenouiller et de faire la belle, Aurélie comprenait en quoi consistait l’exercice. Elle mettait les mains dans le dos et devait attraper le bout de pâtisserie à l’aide de sa seule bouche et le recul de la chaise rendait incertain l’équilibre. Un exercice des plus difficiles pour Aurélie qui pourtant désirait autant ce gâteau que combler sa maitresse.

Craignant qu’elle ne se brise les dents en tombant, Vanessa lui en tendait un bout et le laissait tomber dans la bouche grande ouverte de la belle soumise. Vanessa s’accroupissait et caressait le ventre et les reins de sa soumise, elle prenait la vulve à pleine main et jouait avec le clitoris. Aurélie savait ce qu’attendait sa femme Maitresse et s’appliquait à ne pas réagir.

V : « C’est très bien, tu es une bonne petite. Tiens, tu as droit à un autre bout de gâteau, montre t’en digne en faisant le tour de la maison en courant et en criant : Je suis contente d’appartenir à ma Maîtresse. »

A : « Je dois faire ça ? »

V : « Oui, ma belle, tu dois faire cela comme tout ce que je t’ordonnerai de faire ! »

Aurélie était subjuguée par la demande, faire le tour de la maison en marchant était une chose, courir en criant son bonheur d’appartenir à sa femme était une autre affaire. Aurélie était tiraillée entre la peur de se lancer dans cette course ridicule et le désir de combler sa maîtresse. Elle se décidait enfin.

A : « Je refuse de faire cela ! Je peux t’appartenir de manière plus digne, je veux que cela soit notre intimité, tu n’as pas tout les droits sur ma personne ! »

V : « Eh bien voilà, enfin tu sais rapidement prendre une décision ! Bon, va marcher autour de la maison et répète à voix basse que tu es contente de m’appartenir ! »

Aurélie trouvait l’ordre raisonnable et allait faire le tour de la propriété en répétant doucement sa fierté d’entrer sous le giron dominateur de sa femme adorée. Elle revenait au garage en marchant. Vanessa n’y étais plus. La chasse d’eau informait Aurélie de l’endroit ou s’était rendue sa femme qui lui ordonnait de recommencer parce qu’elle n’avait pas pu assister à son retour. Aurélie retournait donc marcher autour de la maison et répétait sa fierté de désormais se livrer corps et âme à Vanessa. A son retour, Vanessa était à nouveau absente et Aurélie comprenait qu’elle devait refaire un tour de maison. Se promener nue autour de la maison par trois reprise avait de forte chance d’attirer l’attention du voisinage et à son Retour, Aurélie trouvait Vanessa assise toute nue sur le trône. Aurélie courait à elle et s’enfonçait la tête dans l’entre cuisse légèrement parfumée d’urine. Peu importe, Aurélie ne tenait pas trop à lâcher Vanessa pour l’instant.

V : « Tu as été excellente mon trésor, tu peux monter lire à l’étage. Faire ce que tu veux de ta soirée. »

A : « Vrai ? J’ai donc le droit de rester nue au sous sol et m’asseoir sur le trône, les cuisses ouvertes ? »

V : « J’ai dit à l’étage ! Et tu vas passer une jolie robe pour ta soirée ! »

A : « Pitié ! Maîtresse, ne m’obligez pas à m’emprisonner dans une robe, laissez moi nue ma belle Maitresse, je vous en prie ! »

V : « Pas de supplique inutile, monte passer cette robe et bien entendu, il y a une jolie culotte à mettre sur ton joli cul ! »

Aurélie n’avait plus envie de se vêtir, voilà près d’un mois qu’elle n’avait rien mis sur elle, pourtant les menstrues allaient signer une pause en matière de nudité et Aurélie devrait s’y conformer. Elle montait, elle se douchait et repartait dans un nouvel étrange songe ou enfin un petit indice lui était révélé. A moins que cela ne fut que l’écho de la voix de sa maitresse.

Flash Back…

Elle était dans la cour de récrée du collège et celle qui la dominait depuis le début de l’année scolaire relevait sa robe bien haute et lui ordonnait de baisser sa culotte et de la lui remettre. Elle obéissait pour protéger son idylle et se retrouver les fesses à l’air devant tout le monde. Elle libérait sa culotte de ses chevilles pour la donner à cette camarade pour qui le cœur battait la chamade. Elle avait reconnu Aurélie alors qu’elle n’avait que quatorze ans.

A : « Mince alors, mais pourquoi ces songes, je ne me souviens pas avoir vécu cela moi. Et que fait ma douce maîtresse dans ce songe, que fabrique donc mon ciboulot à m’imposer cela. Je déraille complètement ! »

V : « En effet, chérie, tu parles toute seule, encore un songe, un rêve éveillé ? »

A : « Ce n’est rien de grave, laisse moi t’embrasser, je t’aime tu sais. Je suis triste de devoir me vêtir. J’aimerai tant rester toute nue. J’ai l’impression de perdre ma notion de propriété, j’ai l’impression d’être à ton niveau ! »

V : « Que voudrais tu porter alors ? »

A : « Mais rien du tout, je ne veux rien porter du tout. Je ne veux plus m’habiller, s’il te plait, ne m’y oblige pas ! »

V : « C’est vraiment étonnant, n’importe quelle nana me supplierait de la laisser se vêtir et toi tu veux rester à poil ! »

A : « Parce que je ne suis pas n’importe quelle nana, je suis ta petite chienne soumise, ta douce et docile esclave et voilà pourquoi seule la nudité me revient. »

V : « Fort bien, reste nue… Sous la robe ! Obéis ! Je te prive de culotte, sois en déjà ravie ! »

A : « Oui, Mon amour ! »

Aurélie était un peu triste de se trouver serrée dans cette robe et ce harnais. Elle sentait l’air contre son sexe et ses fesses. La robe était courte et Vanessa pouvait donc voir son intimité quand elle s’asseyait face à elle avec l’obligation de garder ouvertes ses cuisses. Vanessa était une petite vicieuse et cela comblait Aurélie

Le Destin de Cassandre – Chapitre XII – Par Nuage

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Chapitre XII

Je me suis endormie, repue de l’orgasme que je me suis donnée, le soleil a tourné, ma chambre est dans la pénombre. Je sursaute en tournant la tête, une enfant assise en tailleur, attend sagement au pied de l’estrade. Elle a déposé une robe devant elle ainsi que le voile dont m’a parlé Naïma. Je la regarde plus attentivement, elle n’est pas Maure ou du moins pas entièrement, la carnation de sa peau est plus jaune et ses grands yeux noirs sont légèrement bridés, elle est de toute beauté et fera des ravages dans le cœur des hommes plus tard. Depuis que je suis ici, je me suis aperçu que le mélange des races est monnaie courante dans ses contrées du bout du monde, les femmes n’ont aucun droit et doivent se soumettre au bon vouloir des hommes sans aucune restriction, mais je dois admettre que la plupart ne semblent pas mécontentes de leur sort.

« Il faut vous vêtir…Myna, la Bas Kadin Efendi est au hammam et vous réclame, dépêchez-vous ! »

Surtout ne pas la faire attendre, devenir indispensable à ses yeux pour l’instant, c’est le but que je dois garder en tête. La robe est toute simple en coton mais cela fait si longtemps que mon corps est dénudé que le frôlement du tissu sur ma peau est presque dérangeant. Je me baisse pour que la fillette arrange mon voile et la remercie d’un baiser sur la joue, ma marque de tendresse fait monter sur son visage un joli sourire quelque peu édenté mais c’est si agréable de voir que ce simple geste peut apporter de la joie.

« Quel est ton nom, petite ? »

« Ranaya »

« Eh bien Ranaya je te suis, montre-moi le chemin jusqu’au hammam, tout est si grand ici que j’ai bien peur de me perdre dans le dédale de couloirs et de cours »

Au fil de notre traversée des multiples patios et ruelles, nous croisons un nombre impressionnant d’esclaves. Seules les femmes du Sultan sont musulmanes et ne peuvent donc pas être esclaves. Je suis impressionnée par le nombre important d’eunuques qui nous surveillent, il y en a devant chaque porte.

Enfin nous arrivons à l’entrée du hammam, je n’en crois pas mes yeux, il s’agit d’un ensemble de pièces immenses carrelées de marbre blanc et gris avec de grands bassins. Il règne une atmosphère étouffante dans ces lieux, les femmes présentes jacassent, on dirait une volière remplie d’oiseaux criards.

La fillette me prend par la main et me mène vers une salle plus calme dont le bain est fermé par une grille dorée finement ouvragée, la Bas Kadin Efendi se prélasse sur le bord.

« Maîtresse, voici la française que vous avez demandée. »

« Viens ici toi ! J’ai besoin d’en savoir un peu plus sur toi ! Tu me parleras en me massant le dos, nous verrons si tu es aussi douée que pour les pieds. »

« Que désirez-vous savoir Maîtresse ? »

« Tout ! N’omets rien, surtout pas les détails scabreux. »

Comme lors de ma présentation, un plateau rempli de fioles est posé près d’elle, cette fois-ci je choisis une senteur un peu musquée. Je fais couler quelques gouttes dans le creux de mes mains et les frottent l’une contre l’autre pour réchauffer l’huile avant de commencer mon massage. Sa peau est extrêmement douce sous mes paumes, elle n’a pas subie pas l’outrage du temps, cette femme prend soin d’elle sauf de son poids mais il parait que les hommes de ce pays aiment les femmes rondes, preuve qu’ils peuvent subvenir aux besoins de leur harem. Je fais rouler les muscles du dos, étire ceux le long de la colonne et je la sens se détendre peu à peu. Je fais le récit de mes aventures passées, il faut qu’elle sache que je suis forte, que je suis résistante aux pires épreuves.

« A ce que j’entends, tu devrais déjà être morte depuis longtemps ! Mais dis-moi aimes-tu l’amour ? Il faut aimer pour donner et je ne te crois pas prête pour ça. »

« On m’a toujours prise de force Maîtresse, sauf pour les femmes qui ont été douces avec moi comment pourrais-je avoir aimé ? »

« Petite idiote, je veux savoir si tu prends du plaisir lorsqu’un homme te force ! »

« Cela m’est arrivé Maîtresse. »

Je n’arrive pas à croire que je viens de dire ça ! Je sens le rouge me monter aux joues pour un peu je lui aurais avoué la force de mes orgasmes.

« Eh bien, que vois-je ? Tu rougis, aurais-tu honte ? »

« C’est que… »

« Je vois que tu as beaucoup encore à apprendre des hommes ! Sais-tu que rien ne peut plus plaire aux hommes qu’une femme qui crie son plaisir d’eux ? »

« J’apprendrai Maîtresse, je serai une élève appliquée »

« Je l’espère Myna, ici, tout est fait pour que tu apprennes à être une femme accomplie et heureuse de servir son Maître. Celles qui ont eu le malheur de ne pas le comprendre ne sont plus là pour en parler ! Aux dires du Vizir tu es très obéissante et tu apprends vite, nous verrons tes progrès d’ici deux semaines mais d’ici là tu viendras chaque jour me masser, tu t’y prends assez bien pour une néophyte. Va maintenant je suis fatiguée. »

« Je m’emploierai à vous satisfaire Maîtresse. »

Je vais pouvoir m’occuper de moi maintenant, je me dirige vers les bains réservés aux élèves sans me préoccuper des regards que me jettent les odalisques sans doute envieuses de ma longue conversation avec la Bas Kadin Efendi lorsque je me retrouve le nez contre le carrelage, l’une d’elles vient de me faire un croc en jambe. Cassandre relève-toi !

Voilà que je me parle à moi-même. J’entends les rires derrière moi. Grand bien leur fasse, j’ai connu bien pire ! Je me redresse avec le plus de souplesse possible et reprends mon chemin. Le bassin qui nous est réservé est carrelé de bleu et blanc avec de beaux motifs en arabesques, je vais trouver un petit espace légèrement éloigné des furies qui sont mes compagnes pour les semaines, les mois à venir. Me déshabiller devant elles, n’est pas un problème, c’est même un soulagement, décidément ma peau a du mal accepter le frottement du tissu, je vis nue depuis si longtemps. J’entre dans l’eau et je me sens revivre entourée de cette chaleur qui selon les maures permet d’éliminer les mauvaises humeurs, je me détends enfin, c’est merveilleux. J’aperçois Naïma qui s’active auprès des concubines dans le bassin d’eau froide, elle virevolte sans se départir de son beau sourire pour servir à qui des boissons, à qui des onguents, elle possède une grâce que j’envie. J’aimerais lui faire signe mais je n’ose pas, je sens toujours les regards des autres sur moi et ils sont pour le moins agressifs. La température de l’eau ramollit mes chairs, il temps de passer dans l’autre bassin. Encore un peu hésitante, je sors et me dirige vers celui d’eau froide, là où se tient Naïma. Dieu que c’est froid ! Mais que cela fait du bien !

« As-tu besoin d’un massage, après ton bain Myna ? »

« En ai-je le droit ? »

« Oui, je peux le faire ici où dans ta cellule »

« Alors dans ma cellule, ainsi nous pourrons parler »

« Je viendrais dès que les concubines en auront fini ici »

Je suis dans ma cellule depuis quelques minutes lorsqu’une des concubines entre et vient littéralement se jeter sur moi. Ma surprise est telle que je ne réagis pas, me retrouve sous elle sans pouvoir esquisser un geste et je reçois une volée de claques sur le visage d’une rare violence.

« Ceci c’est pour te souhaiter la bienvenue, apprends que toutes les nouvelles doivent se présenter à moi et se soumettre. Tu as compris ? Sinon crois-moi ta vie va devenir un enfer ! Je vais te lâcher mais ne t’avise pas de t’enfuir. Tu vas être très gentille, ouvrir les jambes et te laisser faire. »

Eh bien, je vais encore une fois devoir accepter les caprices de plus fort que moi, cette femme est d’une maigreur à faire peur mais elle possède une force hors du commun. Naïma ne devrait plus tarder mais je ne pense pas qu’elle s’interpose entre nous au contraire, je me souviens de sa façon de lécher mon sexe lorsqu’elle m’a cousu, elle y avait pris plaisir. Les mains osseuses remontent les longs de mes cuisses, me triturant durement, elle veut me faire mal mais mon ventre me lance des ondes contraires. Je commence à bien reconnaître les prémices du désir qui monte doucement, d’ailleurs inconsciemment j’ai avancé le bassin vers elle et fermé les yeux.

« Je vois que tu aimes les femmes, ne dis pas non, je n’ai fait qu’effleurer tes cuisses et ton sexe est déjà ruisselant et béant. Tu vas me faire du bien à ton tour. J’ai un petit objet qui va t’aller à merveille, ouvre les yeux pour voir cette merveille »

Elle me présente, un phallus en ivoire muni de deux sangles d’une longueur et d’une grosseur bien en dessus de ce que j’ai pu voir jusqu’à présent.

« Tu vas te mettre entre mes jambes et t’en servir comme le ferait un homme sauf que vois-tu je vais te l’attacher sur le visage. Comme je vois Naïma qui vient, elle va te donner le rythme à coups de ceinture sur ton joli fessier. Naïma tu sais ce que j’aime, rapide et fort, vas-y »

Moi qui pensais avoir quelques répits en ces lieux, une fois encore je vais être une esclave sexuelle sans pouvoir m’insurger puisqu’il me faut gagner les bonnes grâces des femmes qui comptent dans le harem et celle-ci en fait partie puisque c’est une concubine. Peut-être est-ce un test organisé par la Bas Kadin Efendi, il faut que je me soumette à ses envies, d’ailleurs ce n’est pas si terrible j’ai connu bien pire.

Naïma serre les liens autour de ma tête, me voilà affublée d’un pénis à la place de la bouche. Je dirige l’objet vers le sexe béant devant moi, le clitoris est très proéminent, les grandes lèvres luisent du désir qu’elle ressent et c’est sans aucune difficulté que j’enfonce le mandrin dans son vagin et commence mes va et vient rythmés par les coups de Naïma. Elle frappe régulièrement mes fesses accélérant toujours un peu plus et j’ai bien du mal à suivre le tempo qu’elle impose, la douleur sur mes reins est de plus en plus forte mais je ne veux pas craquer, je veux résister jusqu’à la jouissance de la femme. Elle a posé une main sur mes cheveux et tire sur ma tête pour que j’aille plus profond en elle, j’entends sa respiration qui augmente et ses petits cris de plaisir, j’aimerais pouvoir me caresser car moi aussi je sens le plaisir monter, la vue de sexe ouvert et ruisselant m’excite, me rappelle les doux moments avec Marie et Salma, je ne sens plus les coups que me donne Naïma, ils participent à mon excitation. Je ne sais comment l’expliquer mais depuis quelques temps la douleur m’est devenue chère, comme une amie que l’on a apprivoisée avec le temps.

Le destin de Cassandre – Chapitre XI – Par Nuage

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Chapitre XI

Jusqu’à la porte nous avançons à quatre pattes, une fois sorties Naïma me fait signe de me relever et c’est à grandes enjambées que nous suivons les deux soldats vers un avenir un peu plus doux que le passé, du moins je l’espère. Cette grande et belle noire ne semble pas maltraitée même si elle craint le Vizir.

« Ton nom est Cassandre, n’est ce pas ? »

J’acquiesce d’un sourire.

« Je dois te prévenir, attends toi à la jalousie des autres, tu es belle, blanche de surcroit, les autres femmes vont vouloir te faire plier pour que tu n’approches pas le Sultan. J’ai entendu le Vizir, te dire que tu allais devenir concubine, c’est une place très recherchée et celle de favorite encore plus ! Apprends autant que tu peux et même plus ! Il te faudra user de la ruse pour percer dans ce monde de femmes et tu dois avant tout plaire à la Bas Kadin Efendi, c’est elle qui présente les filles au Sultan. »

« La Bas Kadin Efendi ? »

« C’est la première femme du Sultan et c’est elle qui juge les filles qui sont digne d’intéresser son fils. Tout de suite après elle, vient le chef des eunuques, il n’est pas facile à convaincre lui non plus car il voit défiler un grand nombre de prétendantes au rôle de concubine ou d’odalisque. Tu sais, beaucoup de familles désirent qu’une de leurs filles entre au service du Sultan car elles peuvent ainsi avoir plus d’influence»

La porte devant laquelle nous arrivons est gardée par un mastodonte, cet homme doit au moins faire deux mètres et ses bras ont la circonférence de mes cuisses, pas de doute, je suis devant ma nouvelle prison ! Il frappe deux coups contre le panneau central, elle s’ouvre pour nous laisser entrer et je découvre un autre monde. Naïma me fait signe d’avancer.

« Viens, tu dois voir la Bas Kadin Efendi, elle t’indiquera le lieu où dormir et les tâches qui t’incomberont à l’avenir. Tu la salueras en courbant la tête et attendras qu’elle t’adresse la parole. »

Je regarde éberluée par les pièces que nous traversons, tout est magnifique, la plus petite parcelle de mur et de sol est recouverte de mosaïque, une profusion de couleur qui explose à ma vue, je n’ai jamais rien admiré de semblable, certes c’est une prison mais une prison dorée, rien de comparable avec ce que j’ai pu apercevoir des sérails lors de mes incursions dans Constantinople avec Salma. Nous avançons au milieu d’une foule de femmes qui me dévisagent – je ne suis pas la bienvenue, Naïma m’a prévenue – et qui chuchotent sur mon passage, je dois même éviter quelques crachats projetés vers moi. Il va falloir que je m’accroche mais je suis forte depuis mon séjour à la caserne, elles n’auront pas le dernier mot !

« Ainsi, c’est toi la française ! »

La femme qui vient de parler est sans âge, allongée sur une banquette que ses formes rondes dissimulent presque entièrement, elle me fait signe d’approcher d’un petit geste sec, je salue comme Naïma me l’a conseillé et me dirige vers elle. Elle a du être très belle par le passé, les traits de son visages sont très fins mais l’accumulation de douceurs sucrés et l’oisiveté ont eu raison de sa silhouette, d’ailleurs, elle picore sans discontinuer dans un plat rempli de fruits et de petits gâteaux au miel.

« Le Vizir t’a recommandée, mais sache qu’ici c’est moi qui décide ! Pour l’instant tu seras à mon service, j’aurais ainsi l’occasion de juger tes capacités à plaire au Sultan, si ce n’est pas le cas, tu seras reléguée aux cuisines. Autre chose, oublie ton prénom d’infidèle, ici, tu seras Myna. Viens donc ici, mes pieds ont besoin d’un massage, Naïma va chercher les huiles ! »

Décidément ils aiment qu’on s’occupe de leurs pieds dans ces contrées !

Je me positionne au bout de la banquette pour prendre en main l’un de ses petits pieds potelés, je vais m’appliquer, ne pas la décevoir dès le premier jour est me semble-t-il très important. Naïma revient porteuse d’un plateau rempli de petites fioles mais je ne peux lire les inscriptions, elles sont en arabes, je le parle, je le comprends mais n’ai pas encore appris à le lire, il va pourtant falloir que je me débrouille. Je décide d’humer chaque fiole et choisit la senteur de rose, une goutte au creux de la main et je commence mon massage en partant du talon pour finir par les orteils replets que j’étire un à un, je prends mon temps et elle à l’air d’apprécier si j’en crois les petits soupirs d’aise qu’elle émet allongée sur ses coussins de soie. Tout est magnifique autour de moi, chaque meuble est sculpté, ciselé de manière remarquable, le sol de mosaïque est recouvert de somptueux tapis si épais que les pieds s’enfoncent dedans, même dans ma position à genoux je ne ressens pas la dureté du sol. Pendant tout ce temps, une jeune asiatique lui fait la lecture et une autre agite doucement au-dessus de sa tête une feuille de palme pour l’éventer, manifestement la Bas Kadin Efendi aime se faire servir.

« Tu te débrouilles assez bien pour une infidèle, nous verrons tout à l’heure ce qu’il en est pour le reste du corps. Cela suffit maintenant, Naïma, tu lui feras une couche dans le quartier près du mien, je veux l’avoir à disposition ! »

J’ai le droit d’avoir un endroit pour moi, une couche pour moi seule ! Le quartier dans lequel m’emmène Naïma est séparé de celui de la Bas Kadin Efendi par une ruelle, en passant elle m’indique le hammam où les hasekis et concubines prennent soin de leur corps puis vient celui des remarquées et diplômées de l’école du harem. Le sérail est une ville à lui tout seul, c’est immense. Naïma m’indique aussi les dortoirs des eunuques, ils sont très importants ici.

« Il est primordial pour toi de ne pas te mettre à dos un eunuque, fait en sorte qu’ils t’apprécient car ils sont nos yeux et nos oreilles avec l’extérieur mais rapportent aussi tous nos faits et gestes au Vizir et pour l’eunuque principal directement au Sultan. Ce sont les seuls hommes que tu verras ici, sauf si tu as besoin d’être soignée par le médecin, il est logé dans la tour à l’autre bout du sérail. Voilà, nous arrivons dans ton quartier, c’est celui des élèves. Chaque élève a le droit à une cellule, voici la tienne. »

La pièce est petite mais claire, je m’avance sur le sol carrelé de pierres blanches et découvre la grille ouvragée de la fenêtre qui laisse entrer la lumière inondant la cour intérieure, sur le coté droit se trouve ma couche : une sorte d’estrade surmontée d’une natte, d’un tapis moelleux et de nombreux coussins, à gauche un petit écritoire en bois foncé, je ne saurais en définir l’essence mais il est de toute beauté. Le plateau est orné sur le pourtour d’une dentelle de bois plus claire, oui, on dirait vraiment de la dentelle tellement s’est ouvragé avec précision. Je m’étonne qu’un aussi bel objet soit ici.

«  Les cellules sont toutes comme la mienne ? »

« Oh, non ! Si tu es diplômée de l’école tu auras 2 pièces pour toi et si tu deviens concubine tu auras tes propres appartements avec des servantes.  »

« Je veux dire, avec de si beaux meubles. »

« Mais tu n’as encore rien vu ! Les appartements sont autrement mieux décorés. »

« Il y a donc une grande différence ? »

« Comme tu le sais déjà, il y a une hiérarchie bien établie et la différence est énorme tant en confort qu’en petits avantages. Moi, je resterai toujours ici car je n’ai pas su plaire au Sultan, je dois rester nue et servir les autres femmes du harem. Je ne me plains pas car il y a pire, les femmes en disgrâce sont reléguées aux cuisines et au ménage. Toi, dès demain, tu iras à l’école et tu auras la chance de porter une robe blanche et un voile, c’est le signe que tu étudies. Lorsque tu auras ton diplôme, tu pourras mettre une robe brodée de couleur. Cependant, n’oublie jamais que tu dois rester disponible pour les jeux amoureux avec les concubines qui le désirent, tout en gardant ta virginité. »

« Je n’oublie pas Naïma ! »

« Reposes toi, tu en auras besoin pour contenter la Bas Kadin Efendi. Un eunuque viendra te chercher quand elle en aura décidé, il faut que tu sois prête à le suive immédiatement même au milieu de la nuit. »

Naïma est partie, je vais pouvoir me reposer un peu. Je m’allonge sur le tapis, c’est doux et moelleux, quelques coussins sous ma nuque et ce sera parfait. J’ose enfin toucher mon sexe libéré de ses coutures, sous mes doigts je sens les trous laissés dans mes grandes lèvres, je ne pense pas qu’ils se refermeront avant longtemps, s’ils se referment un jour ! Lorsque je serais sortie d’ici, il ne sera pas aisé de l’expliquer à mon Chevalier, s’il veut encore de moi ! Pour l’heure, je ne peux résister au plaisir de faire jouer mes doigts sur mon clitoris privé de caresses. Je ne peux réprimer un soupir de contentement, c’est si bon !

Aurélie et le pont – Chapitre II – par François-Aurélie

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Chapitre II : La Connaissance de l’Autre

Elle était restée Aurélie. Peu à peu, elle prenait ses marques dans sa toute nouvelle vie. Elle s’était trouvée de quoi lire, notamment « Les sortilèges du Bondage Japonais » par Midori… Je lui avais proposé de la lecture plus « soft », sans grand succès. De toute façon, dans la journée, je ne pouvais pas voir ce qu’elle faisait ou lisait. La seule pièce équipée de caméras était celle qui contenait mon aménagement disons « spécial ». Elle l’intriguait beaucoup cette pièce. Et le rail équipé d’un treuil électrique commandable à distance qui courait au plafond aussi. Mais elle ne posait pas de questions, du moins pas encore, ça allait venir. Plusieurs fois je l’avais entendue discuter avec son Teddy

- « Il est gentil avec nous hein ? On est bien ici… Il ne faut pas qu’on fasse de bêtises »

J’ai passé les premiers jours à la rassurer et à l’interroger davantage : l’école, ses envies, etc.… Elle ne voulait rien de spécial Aurélie, juste pouvoir rester là. Elle se faisait toute petite – pas besoin de se forcer vu sa taille – et passait beaucoup de temps à ranger et s’occuper de mon appartement : il n’avait jamais été aussi propre. J’avais beau lui dire que je n’avais pas besoin de femme de ménage, il n’y avait rien à faire. Bon, il fallait lui changer un peu les idées et la faire sortir d’ici.

- « Si tu as des vêtements auxquels tu tiens, tu les mets de côté. Le reste, je vais le donner. Et on ira en acheter d’autres. »

Je commençais à comprendre comment elle fonctionnait. Comme je l’avais prévu, elle n’a gardé que le blouson que je lui avais offert quelques jours plus tôt. Je rigolais.

- « Si je donne tous tes vêtements avant qu’on en rachète, tu vas te retrouver toute nue ! »

Elle est devenue toute rouge « Je n’y avais pas pensé Monsieur » avant d’ajouter « Ce n’est pas grave, ici je suis bien avec vous». Merci. Mais on verra un peu plus tard pour te laisser en tenue d’Eve toute la journée. On a du chemin à faire avant d’en arriver là. A commencer par renouveler la garde robe. Avec son caractère et sa « position d’esprit » à mon égard, et bien, elle a juste fait les essayages de taille. Parce qu’elle était toujours d’accord avec ce que je lui choisissais. Pas évident d’ailleurs, ce n’était pas trop mon rayon les gammes de vêtements taille adolescente. La lingerie sexy, ce n’était pas pour tout de suite !

Elle était contente Aurélie. Peu à peu, la peur que je la ramène à Genève s’estompait. Son Teddy a eu droit à une revue de détail des achats. Elle a essayé toutes les tenues devant lui. Et donc devant moi par la même occasion. Ce n’était pas difficile de comprendre à qui s’adressait ce petit « spectacle ». Elle me faisait un numéro de charme Aurélie. Mettre toutes les chances de son côté pour pouvoir rester le plus longtemps possible avec moi. Surtout ne pas avoir à revenir en arrière.

- « Tu as l’intention de nous montrer tes fesses toute la soirée Aurélie ? »

Je lui souriais en même temps. Elle est quand même devenue toute rouge.

- « Maintenant que Teddy et moi avons vu tous tes nouveaux vêtements – tu es très jolie d’ailleurs avec tout ça, ça te va très bien – va te préparer, te baigner et mettre ton pyjama, on va souper. »

Mon (petit) compliment était arrivé droit dans le cœur. Elle est devenue toute rose et a filé dans la salle de bains toute guillerette. Le pyjama – c’est elle qui l’avait choisi – c’est un « Hello Kitty », je ne savais même pas que ça existait ces trucs là… J’allais devoir me mettre à son niveau, parce qu’elle n’était pas capable de se mettre au mien. Et je ne pouvais pas exiger d’elle qu’elle se comporte du jour au lendemain en femme adulte.

Notre première semaine ensemble a été une parfaite réussite. Enfin, elle rigolait. Il était temps. Elle me disait « Oui Monsieur » tout le temps, mais je la poussais à prendre elle-même des décisions. Pas facile, elle avait du mal : la peur de décevoir, de mal faire.

- « N’aie pas peur Aurélie, si tu te trompes ou si tu fais une bêtise, je ne t’abandonnerais pas. Je te montrerai ce que tu aurais dû faire et tu seras punie, c’est tout… Tu comprends ? »

- « Oui Monsieur. »

Un silence. Un temps.

- « C’est comme dans le livre les punitions Monsieur ? »

Dans le livre, c’est du bondage. C’est différent. Je savais que cela allait être la « galère » pour lui expliquer tous les concepts. Au moins, elle n’avait pas l’air d’en avoir (trop) peur, c’était déjà ça.

- « Pour commencer, ce sera la fessée… »

La fessée, visiblement, ça lui allait. C’était un mot connu.

Elle n’a pas attendu longtemps pour venir, ladite fessée. Le dimanche soir qui suivait, après le bain quotidien et le repas, un verre est allé faire malencontreusement connaissance avec le sol de la cuisine.

- « J’ai cassé un verre ! »

A voir son air quand elle est venue m’annoncer ça, j’étais prêt à parier qu’elle l’avait fait exprès.

- « Tu sais Aurélie, si c’est une fessée que tu veux, tu n’es pas obligée de casser un verre pour l’avoir… »

Elle ne savait plus où se mettre la petite Aurélie. Elle était devenue toute rouge d’un coup. Je lui souriais, et oui, je suis un petit peu plus vieux que toi… Et j’en ai connu d’autres avant toi. Je lui ai fait signe de s’approcher de moi et sans quitter mon fauteuil de bureau, je lui ai mis sa fessée. Pas fort, juste pour la forme. Quand elle a eu fini de nettoyer ses bêtises dans la cuisine et qu’elle s’est posée sur le sofa pour lire, je la voyais me regarder par en-dessous. Elle était en train de cogiter, pas de lire.

- « Je peux vous poser une question Monsieur ? »
- « Oui bien sûr. »
- « C’est pour quoi faire les trucs là-bas ? »

Petite curieuse ! Les « trucs là-bas », c’était mes installations. Mon petit « donjon ».

- « Tu veux que je te montre ? »

Elle a dit « oui », mais elle n’était pas très rassurée. Je lui ai pris la main pour faire les quelques mètres qui nous séparaient de la pièce. Et je suis resté ultra soft. Je me suis contenté de lui passer des bracelets aux poignets et de les lui attacher au plafond – bras en l’air au-dessus de sa tête. Puis même opération avec les chevilles reliées au sol, mais avec les pieds écartés l’un de l’autre. Elle n’avait pas bougé, elle s’était laissé faire. Mais je la sentais un peu tremblante. Un peu de peur certes, mais surtout de curiosité. Je reculais pour la regarder.

- « Voilà Aurélie. Maintenant, je peux tout te faire et toi, tu ne peux pas te défendre. »
- « Vous allez me donner une autre fessée ? »

Je lui souriais. Franchement, ce n’était pas banal d’avoir une fille attachée comme ça, avec un pyjama rose « Hello Kitty »… J’étais en train de m’embarquer dans une histoire pas possible moi. Bon François, celle là tu la mets au lit et tu cherches dans ton carnet d’adresse une soumise, tu l’attaches et tu lui fais sa fête, ça te remettra les idées en place !

- « Elle ne t’a pas suffit la fessée de tout à l’heure ? »
- « Euh… Non… Enfin si, je veux dire Monsieur. »
- « Sinon, j’ai des martinets ou des fouets même, si tu préfères… Mais ça serait dommage, ça va abîmer ton joli pyjama… »

Là, elle est devenue plutôt muette. Il faut dire que pour donner plus de « poids » à ma phrase, j’avais sorti un fouet d’une armoire.

- « Alors Aurélie ? C’était suffisant la fessée ou je passe au fouet ? »
- « C’était bien la fessée Monsieur. »
- « Bien ou suffisant… Ou les deux ? »

Elle était de nouveau rose. Petite hésitation avant de me lâcher un « Les deux ». Je l’ai détaché. Elle a dû se retenir à mon bras, elle n’était plus très assurée sur ses jambes. Même si le fouet avait disparu de son champ de vision. Je me suis penché vers elle pour la soulever contre moi. Elle a passé d’instinct ses bras autour de mon cou et je l’ai amené comme ça jusque dans son lit, en prenant le Teddy sur le sofa au passage.

- « On va arrêter là les émotions fortes. Maintenant, tu lis ce que tu veux et tu n’éteins pas trop tard… Bonne nuit »
- « Bonne nuit Monsieur »

Avec le devenu rituel « bisou dans le lit ».

Il fallait vraiment que je me renseigne pour savoir jusqu’à quel âge on pouvait signer à la Légion Étrangère. Cela pouvait peut-être servir. J’ai 39 ans, elle a 16 ans. Et moi, mon « truc », c’est le BDSM et autres délices du même genre. Cherchez l’erreur. Le premier qui trouve gagne un diner en tête-à-tête avec le Divin Marquis. Et moi, si je continu avec Aurélie, c’est un aller simple pour l’enfer que j’allais gagner. Et je fais quoi maintenant ? Je vais la réveiller et je lui dis : « Habille toi, je te ramène à Genève ». Attendre demain matin ? Pas mieux. Et ça risquait de ne pas lui plaire comme idée à la petite. Sans compter que son Teddy allait me faire la gueule. Conclusion : tu t’es mis tout seul comme un grand dans la mouise, et donc, tu te débrouilles pour en sortir. Ou pas. Bon, je vais me dégommer deux ou trois vodkas bien tassées, et je vais me coucher.

Je n’ai même pas eu le temps de profiter de la première. J’ai cru que le ciel me tombait sur la tête comme disait l’autre. Une toute petite voix a interrompu mes pensées

- « J’ai mal au ventre, je n’arrive pas à dormir… »

Il m’a quand même fallu plusieurs minutes pour comprendre. Finalement, la Légion Étrangère, j’allais signer dès le lendemain à l’aube. Et direction n’importe où, pourvu qu’il y ait de l’animation. Cela ne pouvait de toute façon pas être pire qu’ici.

A part du Paracétamol, je n’ai rien moi pour toi ici ma petite. Je cherchais sur Internet la pharmacie de garde la plus proche.

- « Mets toi sur le sofa avec une couverture, je reviens »
- « Merci. »

Et bien, ils avaient des médicaments spéciaux pour « règles douloureuses ». Première nouvelle, mais bon à savoir. Par contre, il m’énervait le pharmacien avec ses questions du genre « C’est la première fois que ça arrive ? » … Je n’en sais rien moi mon gars, comment t’expliquer le truc ?

- « Non. C’est assez fréquent. »
- « Elle a quel âge ? »
- « 16 ans »
- « Elle prend la pilule ? »
- « Euh… Non. Enfin, je ne sais pas… »
- « Vous devriez lui prendre un RDV avec un médecin ou un gynécologue quand même… »

J’ai apprécié le « quand même » à sa juste valeur. Là François, tu viens de passer pour un « père indigne » et pour un gars complètement paumé. J’ai pris deux boites de son remède miracle. Oui, j’ai compris, il faut lire la notice avant. Merci quand même.

Rien de spécial sur la notice en dehors d’une liste de deux cent cinquante contre indications et effets indésirables possibles. Au moins. Elle avait la larme à l’œil la petite.

- « Tiens Aurélie. Prends ça. »
- « Merci… »
- « Tu as très mal ? »
- « Oui. »
- « Tu veux que je te porte dans ton lit ? »
- « Oui. Mais tu restes un peu avec moi s’il te plait… »

Je ne savais pas qu’on se tutoyait maintenant. Je n’ai pas relevé. Une fois couchée, elle a prit ma main pour la poser sur son ventre à travers l’édredon. Cela avait l’air au moins aussi efficace que les médocs du donneur de leçon de morale, elle s’est vite endormie, tout sourire. Par contre moi, impossible de partir, elle avait une poigne de fer la petite. Tant pis, je me suis couché à côté d’elle, et je me suis aussi endormi peu de temps après.

Au réveil, c’était clair dans ma tête. Ce ne serait pas la Légion, ce serait Aurélie. Cela fait plus de vingt ans que tu t’amuses François, maintenant c’est ton tour. J’ai appelé mon patron

- « J’ai quelqu’un de malade chez moi, je ne peux pas venir aujourd’hui. »

J’ai apporté le médicament et le petit déjeuner dans sa chambre. Je me faisais du souci. J’ai été soulagé de l’entendre me dire que ça allait « un peu mieux ». C’est sûr, ça me changeait de mes habitudes. Elle allait me rendre cinglé cette fille.

Et ce n’était que le premier « souci ». Il y a eu tout plein de petits bobos à soigner et tout plein de petits chagrins à consoler. Elle en profitait un peu, c’était certain. Mais finalement, ce n’était pas désagréable de s’occuper d’elle comme ça en permanence. Elle avait repris tout naturellement le vouvoiement dès le lendemain. J’avais compris qu’elle ne me tutoyait que quand ça allait vraiment mal. Et elle avait à peu près compris qu’elle pouvait compter sur moi. Quoiqu’il (lui) arrive, j’étais là pour elle. C’est certain que ça devait la changer. Elle passait d’une atmosphère quasi haineuse où personne ne faisait attention à elle, à une écoute permanente et quelqu’un qui (enfin) s’occupait d’elle. Sept jours sur sept, vingt quatre heures sur vingt quatre. Et qui la protégeait de l’extérieur. Je ne l’enfermais pas, au contraire, mais je la protégeais. On apprenait à se connaitre. Dans ces conditions, ça allait bien sûr nettement plus vite que lorsque je recevais une soumise pour une séance – aussi longue soit-elle – on ne pouvait pas comparer. Et quand on apprend à se connaitre, et bien il faut savoir faire face à toutes les questions

- « Vous avez une copine Monsieur ? »

J’avais remarqué que ce sujet la taraudait un peu. Vu le temps que je passais avec elle, en dehors de me « taper » une fille au bureau – ce qui n’était pas le cas — je ne voyais pas trop comment « caser » une copine dans mon emploi du temps…

- « Non. »
- « Pourquoi ? »

Bonne question. Et bien sans doute parce que tu as pris toute la place de disponible dans ma vie.

- « Parce que je préfère m’occuper de toi Aurélie. »

Le Teddy en est tombé à la renverse. Et elle pas loin. Je lisais sur son visage au fur et à mesure qu’elle analysait l’information que je venais de lui donner. Et elle en rosissait petit à petit. Bien sûr, elle avait déjà essayé de m’allumer deux ou trois fois, mais sans succès. Elle avait laissé tomber. Elle était de toute façon nettement plus à l’aise en fille paumée à qui il manquait un « bras protecteur », plutôt qu’en allumeuse. Mais là, le « pas de copine parce que je préfère m’occuper de toi Aurélie » n’était pas tombé dans l’oreille d’une sourde.

- « Moi je suis amoureuse de vous. »

Ça, je le sais ma petite, ça se voit comme le nez au milieu de la figure. Comme je continuais à lui sourire tout en restant muet, elle a tenté un petit coup de poker

- « Je pourrais alors dormir dans votre lit Monsieur ? »
- « Non Aurélie. Dormir dans mon lit, ça se mérite… »

Elle était déçue. Mais comme elle est intelligente, elle a fait le rapprochement entre le « donjon », les livres et le lit. Ou presque. Enfin, il devait bien y avoir un lien. C’était le mot « mérite » qui l’avait interpellé. Je la voyais venir. On allait rire. Elle s’est levée et, sans doute en prenant son courage à moins deux mains, elle est venue se planter devant moi. C’était le soir après le repas – toujours le moment où l’on parlait le plus tous les deux. En un rien de temps, le pyjama (un nouveau avec des petites fleurs) s’est retrouvé par terre. J’avais laissé mes yeux plantés dans les siens et lui souriais en permanence.

- « Je… Je sais faire plein de trucs Monsieur… »

Elle n’était pas très à l’aise pour quelqu’un qui se vantait de savoir faire « plein de trucs ».

- « Ah oui ? Et bien montre moi … »

Il ne s’est pas passé grand-chose. Elle a juste fait un pas en avant, elle était maintenant avec une jambe contre mon genou. J’avais déjà vu mieux comme « truc ».

- « Ramasse ton pyjama et rhabille toi. Tu es très jolie Aurélie, mais pour tes « trucs », tu reviendras un peu plus tard… »

Elle était rouge – de honte. Elle en a même pleuré. Elle a ramassé son pyjama, mais ne s’est pas rhabillée. Trop honte. Elle a juste couru se réfugier dans sa chambre, et se planquer sous sa couette. Elle en avait laissé sa porte ouverte, tellement elle était pressée de se « cacher ». La leçon n’était – à mon goût – pas finie. Je suis allé la rejoindre dans sa chambre et j’ai tiré l’édredon au sol. Puis le pyjama a suivi. Le Teddy ne lui était pas d’un grand secours, il était aux abonnés absents.

- « Je t’avais demandé de te rhabiller Aurélie. Je n’aime pas du tout quand tu ne fais pas ce que je te dis de faire. »

Je l’ai couché en travers de mes genoux et là, elle a senti ce que c’était qu’une fessée. Une vraie. Puis je l’ai prise par le bras et l’ai entrainé dans ma chambre.

- « Tu voulais dormir dans mon lit, ce n’est pas possible. Par contre, tu vas dormir dans ma chambre, ça te fait plaisir j’espère ? »
- « Oui Monsieur »

Elle était toute blanche, pleurnichait sans cesse et ses fesses devaient la brûler correctement. Elle a fait connaissance avec le premier collier de sa vie. Collier relié à un des pieds du lit. Chaine courte.

- « Tu dors ici par terre. Et je ne veux pas t’entendre. C’est compris ? »
- « Oui Monsieur »
- « Bien. »
- « Je dors toute nue sans couverture Monsieur ? »
- « Aurélie… Je viens de te dire : je ne veux pas t’entendre. C’est clair non ? »

Du coup, elle a fait « oui » de la tête sans oser ouvrir la bouche. J’ai fixé la chaine. « Bonne nuit Aurélie », et n’oublie pas :

« Si tu fais ce que je te demande, tu peux être sûre et certaine que ça va me faire plaisir… »

Aurélie et le pont – Chapitre I – Par François-Aurélie

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Chapitre I – La Rencontre

J’étais en mission pour la journée à Genève. J’avais fait le déplacement depuis Zürich en voiture tôt le matin. Assez fatigué de ces réunions techniques toujours sans fin, d’où rien de positif ne sortait, si ce n’est une date pour une prochaine rencontre. Je décidais d’aller me poser dans un petit bar tout propre que je connaissais bien. Je pourrais aisément y déployer mes ordinateurs et autres téléphones sans y être dérangé.

Je n’avais pas choisi le bon jour : c’était plein d’étudiants de tout poil dans la salle, mais je me décidais à rester quand même – tout ce joli monde avait l’air plus studieux que bruyant. Je pris place à une petite table prévue pour deux personnes et m’attelais à la rédaction de mon rapport. Des tableaux et des graphiques un peu partout. Plongé là-dedans, je n’ai pas remarqué que j’étais le centre d’intérêts d’une jeune personne assise à la table voisine. Ce n’est que quand je me suis reculé contre le dossier de ma chaise que j’ai vu qu’elle me regardait. Une gamine en train de griffonner une page dans un cahier. Quelque chose qui ressemblait à des maths.

- « Excusez-moi Monsieur, vous êtes bon en mathématiques non ? »

Je lui souriais. Pas mal comme entrée en matière, on ne m’avait jamais abordé de cette façon.

- « Bonjour… Je me débrouille oui, enfin ça dépend du sujet. »
- « Vous pouvez m’aider alors. Je n’y arrive pas. »

Elle me faisait marrer cette gamine. Lui expliquer un truc oui, faire un devoir à sa place non. Mais il ne s’agissait pas d’un devoir. Tout simplement d’une histoire de calcul de TVA. Évidemment, calculer avec un taux de 76% ce n’était pas la même chose qu’avec 7.6% et à l’envers en plus…

- « Je ne vous prendrais pas comme comptable si jamais. Avec vous, en deux mois, c’est la faillite assurée… »

Allons-y donc pour l’explication. Puis pour un petit exercice pratique. Bilan : tout faux ! Je n’étais pas vraiment persuadé qu’elle avait écouté mes explications. En fait, je n’avais vraiment pas de temps à perdre avec elle et ses histoires de TVA, j’avais un rendez-vous et ensuite je devais faire le trajet jusqu’à Zürich. Trois bonnes heures de route. Mais comme mon grand regret était de ne pas être devenu prof de maths justement, plutôt qu’ingénieur, je restais l’aider. Donc plan B.

- « Bon je reprends. Tu veux boire quelque chose d’abord ? »
- « Oui, si vous voulez Monsieur »
- « Quoi ? »
- « Comme vous. »

Elle n’était pas contrariante au moins. Bon, comme moi, peut-être pas tous les jours non plus, mais ce n’était pas le moment d’attaquer à la vodka, je me rabattais donc sur de la limonade. Et sur le tutoiement. Peut-être que le « vous » la mettait mal à l’aise, elle n’avait pas l’air très âgée. Et je n’avais aucune idée de quand on apprenait les calculs de TVA à l’école, ou peut-être était elle apprentie quelque part. Enfin bref, je lui refaisais mon topo en essayant d’être le plus clair possible. Topo agrémenté de « Tu comprends ? (…) Oui Monsieur » réguliers. Puis deuxième exercice, suivi d’un troisième. Il y avait un net progrès : c’était juste. Bon, mission accomplie, retour à la base.

- « Et bien tu vois, ce n’est pas si difficile que ça ! »
- « Merci Monsieur »
- « De rien. Tu peux boire ta limonade, c’est pour toi. »

Je me levais alors tout en réglant mon dû. Elle avait l’air toute tristounette d’un coup.

- « Vous partez déjà Monsieur ? »

Oui je pars. J’ai du travail. Et non, je ne reviendrais pas après. Elle n’avait pas touché sa limonade et avait les yeux plongés sur son cahier. J’avais l’impression qu’elle s’accrochait des deux mains à la page sur laquelle j’avais écrit mes explications. Un coup d’œil à ma montre : j’allais être en retard. Et merde ! Alors – comme d’habitude – j’y suis allé à l’instinct. Je lui ai posé ma carte de visite sous le nez sur son cahier.

- « Tiens. Je viens à Genève une fois par semaine. Tous les mercredis en principe. Si tu as de nouveau besoin d’aide, appelle-moi. »

Elle avait pris ma carte entre ses doigts et ne la quittait plus des yeux. Elle m’a lancé un très vague « à bientôt » que je me suis empressé d’oublier.

Bien sûr, je suis arrivé en retard à mon rendez-vous.

- « Problème de bouchon ? »
- « Non. Problème de TVA… »

Ils n’ont pas cherché à comprendre… J’ai fait ce que j’avais à faire et je suis rentré chez moi. J’avais complètement oublié cette gamine et ses histoires. Jusqu’au lendemain midi, heure à laquelle elle s’est rappelée à mon bon souvenir. Sortie de réunion, deux appels manqués. Pas de message et le numéro ne me disait rien. Ils m’énervaient les gens qui ne laissaient pas de message. Les répondeurs, ce n’est pas que pour faire joli. Je n’ai jamais rappelé quelqu’un qui agissait comme ça, mais là, je ne peux toujours pas me l’expliquer, j’ai senti qu’il fallait que je le fasse.

- « Oui ? »
- « Bonjour, je m’appelle François ***, vous m’avez appelé deux fois. Qui êtes-vous ? »
- « Je suis Aurélie »
- «…. Je ne connais pas d’Aurélie. Vous êtes chez la société *** ici, à Zürich. »
- « Vous m’avez aidé hier Monsieur. »

J’en restais presque sans voix. Elle ne m’a pas dit grand-chose, elle appelait un peu comme ça. Je ne pensais pas qu’elle m’avait appelé juste « un peu comme ça ». Quelque chose dans le timbre de sa voix faisait clignoter une petite alarme dans un coin de mon cerveau.

- « Tu es sûre que ça va ? »
- « Oui Monsieur »
- « Tu es où là ? »
- « Au même café qu’hier »
- « Bon, reste là. Je te rappelle dans un quart d’heure, j’ai quelque chose d’urgent à faire »

D’abord fumer une cigarette. Puis réfléchir. Je ne parvenais pas à saisir le problème. J’appelais le gérant du café. Un jeune trentenaire qui connaissait bien son « public » — et qui avait une maitrise de psycho, ça pouvait servir. En deux minutes, j’avais mes renseignements. Et bien François, toi qui aime les situations compliquées, tu vas être servi. Une jeune paumée, très mal aimée à la maison et déjà une fois fugueuse. Pas beaucoup de liens avec les gens de son âge. Très solitaire en fait. Elle devait aller à l’école, mais il n’en était pas sûr. Et elle était venue peu avant midi dans son café, lui avait posé pas mal de questions sur moi (il ne connaissait rien de ma vie privé, donc il ne pouvait pas répondre) et depuis, elle jouait avec un morceau de carton, une carte ou quelque chose comme ça. Elle n’avait pas l’air mal, mais elle était très nerveuse, ça oui il le savait – elle lui avait déjà cassé deux verres en moins d’une heure. Et il était un peu inquiet le gérant. Je le rassurais.

- « Je suis dans le coin, je passerai plus tard. Si elle refait de la casse ou elle veut consommer, je te paierais. »
- « Laisse tomber, je ne suis pas à une limonade près. Mais Zürich, c’est dans le coin ??? »
- « C’est MON problème »
- « Okay, okay, je n’ai rien dit »

Bon. De toute façon, elle avait au moins 16 ans, sinon elle ne serait pas dans le café. Il était très à cheval sur la réglementation le gérant. Et moi, je n’étais pas – ou plus – à une connerie près. J’ai appelé Aurélie, comme je le lui avais promis. Elle a décroché en un quart de seconde.

- « Tu ne veux vraiment pas me dire ce qui ne va pas ? »
- « Si Monsieur. Mais pas comme ça. »
- « Reste au café. Je viens. Je serais là vers 16 heures ou 17 heures au plus tard. »
- « Oh merci Monsieur, merci ! »

J’ai raccroché sinon j’y serais encore. Et donc, elle avait bien un problème. Et sûrement pas de maths. Mon patron a été un peu difficile à convaincre, mais bon, quand on y met les formes, ça passe toujours. A charge de revanche. Qui n’aurait jamais l’occasion de venir, mais ça, je l’ignorais à cette date. Faire le plein. Prendre les cartes de crédits. Retirer du cash. En route.

Tout le long du trajet, je n’étais persuadé que d’une chose : fini la tranquillité. Quant au reste, et bien bonne question. Une fois sur place, j’ai eu le droit à un très grand sourire et un gros « Merci ». Et bien, explique moi ton cas ma petite, parce que moi, je viens de me taper trois cents bornes pour venir t’entendre. Et trois cents autres m’attendent, parce que demain matin, je bosse. Cela n’a pas été facile de lui faire « cracher le morceau ». J’admirais ma patience, l’heure tournait à toute allure. Avec ce que je savais maintenant d’elle, et avec son comportement, je commençais à me douter un peu de ce qu’elle allait me sortir. Et ça n’a pas loupé.

- « Je ne veux plus retourner chez moi. Et puis, ils en n’ont rien à faire de moi. »
- « Et tu veux que je fasse quoi pour toi ? Tu veux que je t’aide à trouver un foyer ? »
- « Non. Je veux venir avec vous Monsieur »

Et bien, tu dois être bien seule et bien malheureuse pour demander au premier inconnu qui passe de t’emmener avec lui. Et complètement inconsciente aussi. Je commençais à regretter d’être venu moi. Mais j’en avais vu d’autres dans la vie. Un challenge de plus : la faire rentrer chez elle ce soir et l’amener à être plus raisonnable. Avant de continuer, une petite vérification quand même : 16 ans et un mois…

- « Tu as faim ? »
- « Un peu Monsieur »

Direction un restaurant. Elle avait la chair de poule dans la voiture. Pas de veste. Je me décidais pour le « Café de Paris » à Cornavin, depuis le temps que j’avais envie de manger une bonne viande. Et puis, c’était juste à côté d’un H&M. On passerait prendre une veste… Il a fallu insister. C’était un blouson finalement. Au restaurant, ça a été plus simple, elle voulait tout « Comme vous Monsieur ». Sauf pour le dessert. Moi, je ne suis pas dessert, alors la glace, elle l’a mangé toute seule.

- « Si tu fais tout comme moi, ça peut me faire plaisir. Mais si tu fais ce que je te demande, tu peux être sûre et certaine que ça va me faire plaisir… Tu comprends ? »
- « Oui Monsieur ! »

Elle était contente de me faire plaisir. Cela tombait bien. Il m’avait fallu un bon moment, mais elle commençait à rire. Et moi, à me demander comment elle allait réagir quand je lui annoncerai mon départ pour Zürich. Je reculais, ce n’était pas dans mes habitudes. Elle m’avait raconté sa vie, si tout était vrai, elle n’avait pas dû rigoler tous les jours. Et elle devait effectivement se sentir bien seule. Je l’emmenais alors voir une niaiserie au cinéma. Cela me laissait une heure et quelque de réflexion supplémentaire.

- « Je vais rentrer Aurélie. Je travaille demain matin. Mais je reviendrais la semaine prochaine. Promis. »

Ma promesse et mon sourire n’ont pas pesé lourd. Elle m’a regardé et j’ai cru qu’elle allait pleurer. Mais non. Elle n’a juste plus rien dit, à part me lâcher l’adresse de ses parents. L’atmosphère était hyper tendue dans la voiture…

- « Tu boudes Aurélie ? »
- « Non. »
- « Je te l’ai promis, je reviendrais te voir. »

Arrivés à l’adresse donnée, il y avait un souci. C’était la zone. Avant d’avoir eu le temps de lui dire quoi que ce soit, elle avait jailli hors de l’auto. Je n’ai pas insisté, je suis parti. Pas loin. Juste le temps de me dire qu’elle n’habitait pas là, et que s’il lui arrivait quelque chose, je risquais de m’en vouloir longtemps… Donc, demi-tour.

- « Allez ! Monte dans la voiture. »
- « Merci. »
- « Je préfère quand tu m’appelles Monsieur. Appelle tes parents. Avec mon téléphone. Tu mets le haut-parleur et tu leur dis si tu rentres ou pas ce soir. »
- « Mais ils s’en moque mes parents Monsieur »
- « Moi pas. Tu les appelles s’il te plait. »
- « Oui Monsieur »

Bon, et bien oui, c’était des cons les parents. Et rien à faire de savoir où elle pouvait trainer et avec qui. Je l’ai quand même emmenée devant chez elle – la vraie adresse cette fois ci – pour qu’elle prenne au moins de quoi se changer. Oui promis Aurélie, je ne vais pas partir, je t’attends. Et je te donne les clés de la voiture si tu ne me fais pas confiance. Elle s’est contentée de devenir toute rouge et n’a pas insisté. J’ai failli défaillir quand je l’ai vu revenir. Avec un gros sac de voyage et une peluche dans les bras.

- « Tu as quoi dans ce sac ? »
- « Mes affaires Monsieur. Et j’ai pris tout mon argent de poche aussi. »

Comprendre, TOUTES ses affaires. Elle avait retrouvé le sourire. Et s’est empressée de me présenter son Teddy, son compagnon fidèle. Enchanté, moi c’est François, le gars qui a le chic pour se mettre sur le dos des affaires dont personne d’autre ne voudrait.

- « Où va-t-on Monsieur ? »
- « Chez moi. A Zürich. »
- « Chouette ! Merci Monsieur. »

Pas besoin de radio avec elle, elle m’a tenu la jambe pendant tout le trajet. Une fois chez moi, je ne voulais pas trainer. La nuit était bien avancée et je commençais à fatiguer. Je lui montrais la salle de bains.

- « Prends un bain, lave toi les cheveux et brosse toi les dents et mets toi en pyjama. Et après, tu vas au lit. »
- « Oui Monsieur. »

Il lui a fallu un petit moment mais elle est revenue toute propre, pas vraiment en pyjama mais plutôt en short et t-shirt long. Elle tenait son Teddy serré contre elle et avait l’air embêté, un peu rouge sur les joues.

- « Je suis vierge Monsieur… »

J’ai failli éclater de rire. Je me suis contenté de lui sourire.

- « Tu sais Aurélie, si j’avais voulu faire l’amour avec toi, je l’aurais fait à Genève… Ce n’était pas nécessaire de te faire venir à Zürich ! »

Je lui ai alors montré « sa » chambre.

- « Maintenant tu vas dormir. »
- « Oui Monsieur. Vous… Vous me faites un bisou dans le lit ? »

Va pour le bisou dans le lit. Bonne nuit…

Je suis parti le matin au travail alors qu’elle dormait encore. Je lui avais laissé largement de quoi se payer le taxi pour la gare et le billet de train Zürich-Genève des fois qu’elle veuille rentrer. Je comptais sur le fait qu’elle « visite » mon appartement et tombe sur ma littérature spécialisée ainsi que sur ma pièce « équipée » pour fuir en courant. Mais je n’y croyais pas trop. Elle n’est pas partie, et moi, je n’ai pas eu le courage – ni l’envie – de la ramener. Je l’ai gardée et suis même allé me faire signer un papier par ses parents.

Et maintenant, cela fait un peu plus de trois ans que nous ne nous sommes pas quittés. Pour elle, j’ai démissionné de mon poste et vendu mon appartement, parce qu’elle ne se plaisait pas à Zürich. Et je suis revenu à Genève. Et j’ai pris aussi beaucoup de temps pour l’éduquer – dans tous les sens du terme… Cela n’est pas venu tout seul.

« Si tu fais ce que je te demande, tu peux être sûre et certaine que ça va me faire plaisir… »