Mademoiselle
in Littérature
Chapitre 1
Monsieur vint à enfoncer le dernier clou.
La longue boite de bois clair était à présent parfaitement scellée.
Il prit alors un marqueur et inscrivit sur l’étiquette apposée sur le dessus de celle-ci, d’une belle écriture manuscrite faite de pleins et de déliés, « Propriété de A. ».
Il se releva et sourit.
Puis il adressa un rapide signe de tête aux deux hommes qui patientaient silencieusement sur le perron. Ils vinrent se placer de chaque côté de la caisse, la soulevèrent prestement et la chargèrent à l’arrière de la camionnette où d’autres étaient déjà entreposées.
Monsieur baissa les manches de sa chemise et réajusta sa cravate avec un air à la fois amusé et satisfait, enfila sa veste et se dirigea vers sa voiture.
La camionnette démarra en trompe… Son petit chargement avec elle.
À l’intérieur de la boite, la chaleur était étouffante, tout comme le bâillon qui lui remplissait la bouche et la corde qui lui comprimait la poitrine. L’espace exiguë, ainsi que les liens solidement serrés autour de ses chevilles et de ses poignets rendaient tout mouvement impossible. Mademoiselle ne pouvait que prendre son mal en patience.
Ce qu’elle fit en bonne petite Idiote qu’elle était et comme on le lui avait appris.
Qu’il était bon de pouvoir de s’abandonner parfois à la bêtise !
Cependant, l’inconfort sommaire de son habitacle, ajouté au stress de ce fichu bâillon et de ses entraves, ainsi qu’aux soubresauts de la route, ne faisaient qu’accroître la boule d’appréhension, mêlée d’excitation, qui lui vrillait le ventre quant à son devenir.
Elle avait toute confiance en son Maître et s’était offerte à lui corps et âme, aussi s’abandonnait-elle à travers chacun de ses délires pervers et fantasques à ses propres fantasmes et se laissait-elle couler dans le courant de ses propres désirs inavoués et interdits. Néanmoins, il lui fallait chaque fois partager son plaisir avec la peur et l’inconnu, seule condition sine qua none à son excitation.
Après un long trajet, et quelques autres arrêts, la camionnette cessa sa course et s’immobilisa enfin à l’arrière d’une vaste demeure de pierres sombres à l’extrémité d’un grand parc impeccablement entretenu.
On ouvrit les portes et les deux hommes entreprirent de décharger leur étrange cargaison.
Six caisses furent descendues et entreposées dans le vaste hall attenant à l’entrée.
Une resta à l’arrière de la camionnette qui déjà repartait.
Mademoiselle perçu que le véhicule s’était arrêté et qu’on la déplaçait comme un vulgaire colis lors d’un déménagement. L’appréhension qui, durant le trajet, avait pleinement pris possession d’elle, ne lui laissa guère le loisir de se sentir outrée. Cela viendrait bien plus tard. Tout comme le fait de se sentir prise par autre chose que par l’appréhension.
Elle se laissa brièvement glisser dans le lit de ses songes érotiques… Mais déjà les voix autour d’elle la ramenèrent à la réalité.
Une fois le chargement déposé au sol, trois hommes apparurent et commencèrent à vérifier la bonne conformité de la livraison. Ils firent sauter méthodiquement les couvercles des trois premières caisses et ricanèrent en en découvrant le contenu, apeuré et quelque peu ridicule, présenté ainsi. À l’intérieur de chacune des trois caisses se trouvaient une femme en sous-vêtements, étroitement ligotée et bâillonnée, en sueur et les yeux écarquillés. D’autres hommes vinrent emporter ces caisses à présent ouvertes et dont le contenu n’attendait plus qu’à être préparé et présenté.
Mademoiselle entendit qu’on s’affairait près d’elle… Le bois qui grinçait et craquait, les rires moqueurs et les cris étouffés qui n’étaient au final que de vains grognements. Puis se fut son tour d’être exposée aux regards libidineux des hommes de l’ombre, lorsque le couvercle de sa propre boite fut brusquement arraché. Elle se sentit totalement impuissante, réduite à l’état de paquet dont on allait disposer à convenance. Elle fusilla de son regard noir les trois hommes penchés au-dessus d’elle et se raidit soudainement, mais vainement, quand ils la sortirent sans précaution aucune de sa caisse et la posèrent debout en équilibre précaire sur ses pieds, sans même se soucier d’elle.
Rustres !!!
La jeune femme, fraîchement sortie de son emballage, portait d’élégants sous-vêtements de satin rose pâle qui ressortaient sur sa peaux chaude et mate. Juchée sur de très hauts talons, elle paraissait vaciller et risquer de tomber à chaque instant. Ses chevilles étaient étroitement liées entre elles, ses fins genoux également, et ses poignets, ainsi que ses coudes, étaient contraints dans son dos, la faisant ressembler à une paupiette prête à être enfournée. Un épais bâillon de tissu lui emplissait toute la bouche, l’empêchant de prononcer ne serait-ce qu’un seul son et sa chevelure dense et noire était en bataille. Malgré toutes ces caractéristiques qui la faisaient ressembler à une petite Dinde toute droit sortie d’un bordel, elle conservait une allure fière et un port élégant que rien ne semblait pouvoir altérer.
Il en va ainsi de certaines femmes qui, quelles que soient les situations qu’elles traversent, n’en gardent pas moins une attitude racée. Mademoiselle faisait immanquablement partie de cette catégorie.
Elle ne voyait pas grand-chose dans la pénombre, si ce n’était la hauteur vertigineuse du plafond, quelques sculptures et des tableaux dont elle ne percevait que les contours.
La brutalité et le sans-gêne de ces hommes la heurtaient, mais lui rappelaient à tout instant sa condition de soumise et d’objet. Elle avait beau se présenter à eux dans une tenue peu orthodoxe, son bâillon, ses entraves la sublimaient, et elle se sentait comme drapée dans une humiliation plus ou moins feinte. Ses yeux, arrogants, brillaient de mille et un éclats de jais et, malgré la situation pour le moins embarrassante, elle se tenait droite et fière, prête à affronter le destin de petite Pute que son Maître semblait avoir tracé pour elle et qu’elle embrassait avec fièvre.
Un homme en costume sombre entra dans la vaste salle et, sans même porter le moindre regard à Mademoiselle, intima l’ordre aux trois autres de préparer la jeune Salope comme il en était convenu. On fit donc amener un diable dans la pièce sur lequel on plaça Mademoiselle. Après lui avoir détaché les jambes, on lui ôta sa culotte et elle fut donc mise à genoux, les cuisses écartées, avant d’être solidement ligotée au chariot. Ainsi, Mademoiselle, se retrouvait-elle agenouillée au niveau du sol et montée sur roulettes, prête à être véhiculée à l’envie.
Et c’est ce que l’on s’empressa de faire.
On l’emporta sans ménagement, dans un dédale de couloirs, vers une autre pièce, au plus profond de la demeure.
Arrivée dans une sorte de salle basse et voûtée, que seules quelques bougies baignaient de leur lumière, on entrepris de lui ôter son bâillon dans lequel, Mademoiselle avait abondamment bavé. Elle ressemblait dès lors d’avantage à une petite souillon qu’à une fière princesse. On enleva donc le tissu qui lui occupait toute la bouche, lui essuya les lèvres et, après avoir remplit la bouche de Mademoiselle de sa propre culotte, lui replaça fermement un nouveau morceau d’étoffe entre les dents.
Mademoiselle en était pour ses frais, sa liberté buccale ne lui ayant été octroyée qu’un bref instant. Tout juste le temps de déglutir et d’envisager, peut-être, de hurler… Ou pas.
Puis on laissa Mademoiselle le cul et la chatte à l’air sans même se soucier d’elle.
Elle ne savait réellement que penser. Pourtant habituée à subir de multiples outrages, elle avait toujours su relativement bien gérer les situations, même les plus improbables, et ce, notamment, grâce à la présence constante de son Maître qui y faisait pour beaucoup. Or, à cet instant, elle se demanda où celui-ci pouvait bien être… Dissimulé derrière une tenture, posté dans la pénombre ? Elle restait persuadée qu’il était quelque part, pas très loin, veillant sur elle et l’observant, guettant même ses possibles renoncements.
Sa fierté revenue et sa confiance restaurée, Mademoiselle tenta de se redresser un peu.
Aïe ! Ils l’avaient ligotée bien serrée, les salauds !
Elle se contenta alors de relever la tête et d’observer autant que possible les lieux.
Au bout d’un long moment, Mademoiselle perçue, à l’extrémité du couloir, une lueur qui se rapprochait d’elle. Un homme accompagné d’un chien s’avançait tranquillement. Un vigile probablement. Arrivé à sa hauteur, l’homme, qui paraissait ne pas la voir, s’immobilisa et alluma une cigarette. Le chien, somme toute similaire à tous les chiens, semblait être le seul à remarquer la présence de Mademoiselle, qu’il renifla bruyamment, se demandant, si ce n’est de quel genre elle était, au moins à quelle espèce elle appartenait. Mademoiselle était une femelle, assurément de celle des petites Chiennes. Son odeur ne trompa pas l’animal qui ne poursuivit pas plus loin ses investigations et entreprit de lui lécher l’entre-jambes qui semblait avoir joli goût, au vu de son application à le faire.
Mademoiselle, dans un premier temps surprise, gigota abondamment pour tenter de se défaire de ses liens et grogna tout autant. Cela eu pour conséquence d’exciter plus encore l’animal qui fourra de plus belle sa truffe dans la petite chatte humide de Mademoiselle qui rougissait de honte. Cependant, la montée de son plaisir l’emporta sur son combat intérieur. Elle sentait les vagues d’un orgasme incontrôlable l’assaillir au gré des coups de langue de la bête sur son sexe.
Envahie par un orgasme fulgurant, elle se retrouva à jouir comme une petite Catin dans son bâillon, libérant des flots de cyprine sur le museau de l’animal et se sentant plus Salope que jamais.
Mademoiselle se serait choquée elle-même, si elle en avait eu le courage et l’envie !
Une fois sa tâche accomplie, le chien se lécha les babines et pissa sur le bas ventre de Mademoiselle en guise de remerciements.
Puis, lui et son maître reprirent leur ronde.
Mademoiselle resta pantelante de longues minutes à ne plus trop savoir où son esprit divaguait. Le plaisir particulier qu’elle avait ressenti avec l’animal la rendait curieusement troublée, hésitant entre la honte et la satisfaction. Mademoiselle ne savait trop si elle préférait attendre que l’on vienne s’occuper d’elle à nouveau ou qu’on l’oublie définitivement, la chatte ruisselante et béante.
Mais déjà, au bout du couloir, une autre lueur apparaissait…