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Le destin de Cassandre chapitre XXII

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Chapitre XXII

L’Abbé m’a retournée et me rattache illico à la croix mais il ne m’occulte plus le regard.

Deux jeunes gens me font face : le plus jeune d’une rare laideur, à la peau grêlée par la petite vérole et sa tête, mon dieu sa tête est énorme ! Quant à l’autre il est plutôt bien fait de sa personne mais sans doute le sait-il un peu trop ! Il est bien mit et son visage respire la santé contrairement à son cousin.

« Mais n’est-ce pas votre jeune cousin Mirabeau qui vous accompagne ? »

« Vous avez raison mon oncle et franchement je crois que ce spectacle n’est point pour lui, voyez comme il garde la bouche bée comme une carpe. Vous admettrez volontiers avec moi que ce n’est pas ce que l’on attend d’un homme d’église ! Et cette jeune damoiselle est bien mal en point, il y a de quoi faire taire plus d’un jeune puceau ! »

« Cependant, mon cher neveu, vous conviendrez que ce serait un péché de ne pas s’occuper de ce cul ! Allons laissez vous tenter et coloriez donc le devant de notre Cassandre du même rouge que le fessier. Ne me dites pas que dans votre régiment aucun soldat ou prisonnier ne s’est fait châtier par le fouet»

« Oh oui, mon cousin faites donc que je vois à quoi cela ressemble ! »

« Taisez vous donc ! Vous n’y connaissez rien ! Sachez mon oncle qu’il n’est pas dans mes habitudes de me réjouir de ce spectacle, la guerre n’est pas un jeu»

Je suis là à attendre le bon vouloir de ces messieurs, mon dos me fait un mal de chien et je pressens que d’ici peu le devant fera de même car je vois enfin l’instrument de torture concocté par l’Abbé : comment un homme d’église a-t-il pu avoir l’idée d’un tel engin ?

Au bout d’une longue cravache de dressage il a attaché de fines lanières de cuir mais a bien y regarder, chaque lanière est une tresse qui se finit par un nœud agrémenté d’un minuscule crochet de fer. Je comprends maintenant la brûlure que j’ai ressentie à chaque coup qu’il m’a donné ! Mue par je ne sais quelle étrange inspiration je tends mon buste vers le jeune homme, je sais qu’il a envie de frapper mon corps meurtri mais que sa morale comme la mienne réprouve le plaisir qu’il y prendrait. Je vois sur son visage les tourments, les interrogations mais aussi l’envie  de prendre l’objet que lui tend son oncle. Quant au cousin il ne pipe plus mot, il s’est mit à l’écart et visiblement attend que le petit Marquis se décide, j’espère en tout cas qu’il ne lui viendra pas l’idée de vouloir se substituer à son cousin ! Il est bien trop jeune, sans doute le même âge que moi mais n’a pas vécu ce que j’ai enduré, il ne pourrait pas comprendre ! Non il ne peut pas comprendre le plaisir que j’ai dans la douleur. Le Marquis, oui, je le devine sombre, torturé, sous son air enjoué, lui pourra comprendre, pas tout de suite mais plus tard il saura le bien qu’il va me faire.

« Marquis, s’il vous plaît, faites le »

« Voyez comme elle réclame mon neveu, ne la contenterez-vous pas ? »

« Eh bien puisque l’on me le demande si instamment, je ne puis refuser. Mais faites donc sortir Mirabeau ce spectacle n’est vraiment pas pour lui »

Je regarde les mains qui vont bientôt m’infliger douleur et plaisir, elles sont belles longilignes,   très blanches, soignées mais je les soupçonne fortes et malgré tout capables de tendres caresses.

Il s’approche doucement de moi, ses pieds glissent sur le sol on dirait un danseur, il ne le sait pas encore mais il va adorer me frapper, de cela je suis sûre. J’ai appris depuis ma capture à reconnaître les signes avant coureurs, la lumière dans les yeux, le sourire  et surtout la voix douce qui se veut persuasive. Ce jeune homme fait partie de cette catégorie de mâles fiers de leur pouvoir et qui en usent pour dresser plus faibles qu’eux, ils oublient bien souvent que leurs plaisirs sont aussi les nôtres. Je crois que c’est ce qui le choque chez moi et il va me le faire payer.

« Mon cher oncle, m’ordonne plus ou moins de vous maltraiter, vous m’en voyez désolé…mais je ne saurais désobéir à un homme de Dieu, n’est ce pas ? J’ai cependant un souci, je dois vous avouer que je n’ai jamais manié un tel instrument. Il se peut que je sois quelques peu maladroit et que des parties très sensibles de votre anatomie soient martyrisées….croyez bien que cela ne sera point voulu. »

Attachée comme je suis de toute façon je ne pourrais rien faire quand bien même je le voudrais !

« Faites donc monsieur le Marquis de Sade, vous serez sans nul doute surpris de ma résistance à la douleur et oserais-je le dire…du plaisir que j’y prends ! »

Mon dieu ! Je suis folle mais qu’ai-je dis ? A voir sa mine réjouie, il va prendre un malin plaisir…

Un premier coup s’abat sur ma poitrine nue mais il n’est pas appuyé, il n’a pas encore trouvé la bonne distance pour me frapper. D’ailleurs, il recule d’un pas et glisse légèrement sur le coté. Une goutte de sang perle sur mon téton droit…il a trouvé ses marques.

« Je vous croyais néophyte…aaah ! »

« Mais oui très chère…pour preuve le coup qui vient d’atteindre la chair tendre de votre vulve…vous m’avez distrait et voyez le résultat ! Je vais devoir recommencer et ajuster mes coups.»

Il a reprit ma correction, je me tais, je tiens à préserver mon visage même si mon corps, lui, n’est plus qu’une immense plaie et que je devine chez lui un plaisir nouveau, le sourire a disparu, désormais il s’applique à ce que chaque coup touche une partie différente de mon corps méthodiquement il revient ensuite à son point de départ : mon sein droit. Pas une parcelle n’est épargnée en dessous de mon cou. Les petits crochets s’enfoncent dans mes chairs toujours plus profondément.

« Faut-il que je continue mon entrainement Cassandre ou cela vous suffit-il ? »

« C’est assez monsieur, je n’en peux plus. »

« Il va falloir être plus convaincante très chère ! Vos larmes ne me suffisent pas. »

Je ne m’étais même aperçu que je pleurais, concentrée sur mon apprivoisement de la douleur et le plaisir que je sens sourdre entre mes jambes.

« Je vous en supplie monsieur le Marquis, pouvez-vous arrêter, je n’en peux plus ? »

« Je vais détacher vos jambes mais pour les mains vous attendrez que mon bien-aimé oncle revienne vous délivrer, ce qui ne saurait tarder. Je l’imagine impatient de voir le résultat de ses consignes »

« Mais et votre plaisir ? »

« Pour ça ne vous inquiétez pas mon chibre va de ce pas investir votre con que je vois dégouliner et s’ouvrir comme celui d’une chienne en chaleur ! »

L’Abbé qui est de retour, seul, rit à gorge déployée.

« Ma foi, mon neveu, pour un homme qui prônait il y a peu la maitrise de soi, vous vous êtes – passez-moi l’expression – quelque peu lâché ! »

« C’est que cette jeune personne, s’est montrée particulièrement insolente mon oncle ! »

« Ne vous l’avais-je point dit ? Le cul mérite qu’on s’y attarde mais je vois que le devant aussi ! »

« Un peintre aurait pu immortaliser la beauté des traces, ce dégradé de rouge, il faudra y penser une prochaine fois. »

« Quelle délicieuse idée ! »

Je bouge un peu mes mains toujours liées à la croix, pour les désengourdir, je ne sais pas depuis combien de temps je suis là mais je suis prête à parier que la nuit ne va pas tarder, mon estomac me le rappelle vigoureusement.

« Bien vous aviez raison, je suis là maintenant et nous allons détacher la donzelle prise entre nous deux ne pensez vous pas qu’elle trouvera son compte ? »

L’Abbé a joint le geste à la parole, je suis libérée de mes liens, mais ceux invisibles qui me retiennent près de la croix à la merci de ses deux hommes sont beaucoup plus puissants que n’importe quelles chaînes ! Mon corps ne demande qu’à être pris.

Je n’en peux plus, je suis fourbue, l’oncle et le neveu  m’ont sodomisée, prise comme une chienne, obligée à faire une fellation à chacun sans aucun répit et aucune attention pour mes blessures, mais c’est au moment ou je croyais ne plus pouvoir en supporter plus que je me suis noyer dans le plaisir, une lame de fond qui m’a prise et emmenée très loin. J’ai un mal fou à reprendre pied dans la réalité, la douleur qui avait refluée pendant mon orgasme revient au galop pour me rappeler les tortures que les deux hommes viennent d’infliger à mon corps.

Le Marquis s’est déjà rajusté, ses joues sont à peine rosies par les efforts qu’il a fournit pour me frapper et l’ardeur qu’il a mit à me prendre le cul ! Moi, le sperme des deux souille l’intérieur de mes cuisses et c’est bon ! Finalement, j’aime l’odeur que je dégage, une fois mon désir assouvi.

« Cette petite séance m’a ouvert l’appétit ! Que diriez-vous de prendre un bon dîner mon neveu ? »

« Très bonne idée, avec cette jeune damoiselle à notre table, le souper sera on ne peut plus agréable ! »

« Savez-vous mon cher que Cassandre se rend à Paris, accompagnée par un infidèle ? »

« Est-ce vrai, petite ? »

« Je suis en effet une ambassadrice du Sultan Mustafa III envoyée à Paris et à ce titre accompagnée par un de ses serviteurs qui prend soin de moi mais me laisse toute liberté pour me mener à bien ma mission »

« Croyez que je me ferais un plaisir de vous recommander Cassandre, votre docilité fera des merveilles à Versailles »

Je ne pensais pas que l’Abbé serait si facile à convaincre et ma foi je ne m’en plains pas ! J’avais prévu de passer quelques jours ici pour le persuader de m’écrire une lettre d’introduction à la cour. Je vais pouvoir les passer à me détendre et faire plus ample connaissance avec le Marquis qui me sera peut-être utile pour la suite de mon voyage ?

« Mon oncle, serez-vous assez aimable pour m’héberger quelques jours aussi, je crois que dresser ce petite chienne de Cassandre sera somme toute un agréable passetemps, j’ai pris plus de plaisir tantôt que je ne le pensais ! »

Cette sortie du Marquis ne me surprend pas mais me laisse présager des jours qui, tout compte fait, ne seront pas de tout repos !

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