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Concours photo « Miss ADJ octobre, novembre et décembre 2012 »

in Art, Arts Plastiques

Concours photo « Miss ADJ octobre, novembre et décembre 2012 »

Je vous rappelle les modalités de notre concours :

Le concours porte sur des photos personnelles, le critère de choix sera l’esthétique de la photo, mais il faut aussi qu’un élément évoque la soumission, et si possible que des éléments de la photo évoquent le mois concerné.

Il y aura donc une Miss ADJ chaque mois de cette année 2012.

Les gagnants de chaque mois recevront une entrée gratuite pour deux personnes à une soirée de leur choix (valeur d’environ 60€).

De plus, un calendrier 2013 sera édité, avec une page par gagnante et il sera offert aux lauréats.

Nous avons choisi de clôturer le concours à la fin du mois d’Octobre pour pouvoir éditer le calendrier 2013 assez tôt en Novembre. Il faut donc vous mobiliser pour nous trouver des photos qui illustreront les trois derniers mois de l’année, une par mois…

Voici la photo qui a été choisie pour illustrer le mois de Septembre 2013 :

De nombreuses photos très jolies nous ont été présentées. Certaines d’entre elles nous ont semblées tout aussi valeureuses que la gagnante, mais ne correspondaient pas à l’illustration du mois concerné. Nous avons donc décidé de garder certaines de ces photos pour concourir pour illustrer d’autres mois !

La photo gagnante de Septembre :

Alors, merci de m’envoyer vos plus jolies photos qui illustreront la soumission et le mois d’Octobre (l’automne, les feuilles mortes, les champignons, etc…), le mois de Novembre (la Toussaint, les cimetières, la grisaille, le froid… ), le mois de decembre (l’hiver, la neige, la fête, Noël, le nouvel an…) par mail à g.berthou@hotmail.fr.

Merci de votre participation et bonne chance !

 

Carnet de voyage dans le monde de Justine

in Art, Arts Plastiques, News

Je rêve de pouvoir éditer un très joli et très original carnet de voyage…

Il serait composé de pages où l’on pourrait voir une ou deux belles petites aquarelles représentant un coin de France, un texte léger et frondeur (ou pourquoi pas plus grave…?) et des dessins qui représentent nos jeux.

Je rêve que ces pages proviendraient des quatre coins de France, et qu’elles seraient réalisées par vous !

Le format idéal serait de 23X31cm, c’est le format habituel des carnets de croquis.

Si vous rêvez avec moi, mais que vous pensez qu’il vous manque telle ou telle aptitude pour y parvenir, faites ce que vous pouvez, et je suis sûr que nous trouverons, parmi nous, l’artiste qui voudra bien compléter joliment  votre page.

Je suis certain que si nous parvenons à produire une vingtaine de pages de qualité, nous détiendrons alors un futur ouvrage à succès !

Alors, à vos plumes, à vos crayons, et à vos pinceaux.

Merci de faire de mon rêve une réalité !

Maître George

Voici, à titre d’exemple, une première page, réalisée un peu rapidement par  Matilda qui donne une idée assez exacte de ce que pourrait être une page…

J’attends avec impatience les pages ou les parties de pages (à compléter) de votre région !

Concours photo Miss ADJ – Septembre 2012

in Art, Arts Plastiques

Concours photo « Miss ADJ septembre 2012 »

Je vous rappelle les modalités de notre concours mensuel :

Le concours porte sur des photos personnelles, le critère de choix sera l’esthétique de la photo, mais il faut aussi qu’un élément évoque la soumission, et si possible que des éléments de la photo évoquent le mois concerné.

Il y aura donc une Miss ADJ chaque mois de cette année 2012.

Les gagnants de chaque mois recevront une entrée gratuite pour deux personnes à une soirée de leur choix (valeur d’environ 60€).

De plus, un calendrier 2013 sera édité, avec une page par gagnante et il sera offert aux lauréats.

Voici la photo qui a été choisie pour illustrer le mois d’Août 2013 :

De nombreuses photos très jolies nous ont été présentées. Certaines d’entre elles nous ont semblées tout aussi valeureuses que la gagnante, mais ne correspondaient pas à l’illustration du mois de juillet. Nous avons donc décidé de garder certaines de ces photos pour concourir pour illustrer d’autres mois !

La photo gagnante d’Août :

Alors, merci de m’envoyer vos plus jolies photos qui illustreront la soumission et le mois de Septembre (la fin des vacances, la rentrée, l’automne, les feuilles mortes, les champignons, etc…) par mail à g.berthou@hotmail.fr.

Merci de votre participation et bonne chance !

 

Concours photo : « Miss ADJ Août 2012″

in Art, Arts Plastiques

Concours photo « Miss ADJ août 2012 »

Je vous rappelle les modalités de notre concours mensuel :

Le concours porte sur des photos personnelles, le critère de choix sera l’esthétique de la photo, mais il faut aussi qu’un élément évoque la soumission, et si possible que des éléments de la photo évoquent le mois concerné.

Il y aura donc une Miss ADJ chaque mois de cette année 2012.

Les gagnants de chaque mois recevront une entrée gratuite pour deux personnes à une soirée de leur choix (valeur d’environ 60€).

De plus, un calendrier 2013 sera édité, avec une page par gagnante et il sera offert aux lauréats.

Voici la photo qui a été choisie pour illustrer le mois de Juillet 2013 :

De nombreuses photos très jolies nous ont été présentées. Certaines d’entre elles nous ont semblées tout aussi valeureuses que la gagnante, mais ne correspondaient pas à l’illustration du mois de juillet. Nous avons donc décidé de garder certaines de ces photos pour concourir pour illustrer d’autres mois !

La photo gagnante de Juillet :

Alors, merci de m’envoyer vos plus jolies photos qui illustreront la soumission et le mois d’Août (le plein été, les vacances, les fruits, le 14 juillet, la plage, etc…) par mail à g.berthou@hotmail.fr.

Merci de votre participation et bonne chance !

 

L’anglais décrit dans le château fermé. – A.P. de Mandiargue – Chapitre XII

in Art, L'anglais décrit..., Littérature

Chapitre XII : Saturne dévorant ses enfants (âmes sensibles s’abstenir)

J’étais encore sous le coup de cette impression quand je vis arriver Montorgueil, suivi du nègre Publicola qui n’avait d’autre habit qu’une culotte en grosse toile rouge, coupée sur une jambe au genou, sur l’autre au milieu de la cuisse. Mon hôte s’envelop­pait d’un grand manteau à capuchon, dont l’étoffe, entre gris et mauve avec des lunules pâles, plus que d’un moine fantasque lui donnait l’aspect d’un énorme et fort inquié­tant papillon de nuit.

— Ab ! me dit ce démesuré bombyx, que je vous présente les sujets de l’expérience. Voilà donc Mme Auguste Valentin (comme en famille, nous l’appellerons par son prénom : Bérénice), la jeune épouse d’un avocat de Bordeaux qui eut à défendre mes intérêts et qui très bien s’en acquitta ; voilà leur fils unique, Césarion, en qui l’on avait mis de si nobles espérances que j’ai vraiment du chagrin à l’idée qu’elles vont être déçues tout à l’heure, et qu’il ne sera jamais rien de lui. Mais que faire ? Il faut sacrifier beau­coup si l’on veut connaître quelque chose. Remarqués, puis signalés par moi, ravis par mes vauriens (chez qui la fin de la guerre a laissé une insupportable nostalgie de ce genre d’entreprises) pendant une promena­de aux Quinconces, la mère et le fils m’ont été livrés peu de jours avant votre venue. J’ai eu soin de les conserver frais, pour vous les donner en spectacle.
Celle qu’il me désignait ]’écoutait avec une fervente attention, et elle tenait les yeux fixés sur nous, mais elle ne prononça pas le moindre mot, et je ne devais jamais enten­dre le son de sa voix, Seulement, à mesure que Montorgueil discourait, elle étreignait son enfant avec plus de tendresse et de crainte. Bérénice Valentin était une très jolie jeune femme, de type français, mais plus touran­geau que gascon ; son visage, régulièrement dessiné, s’encadrait de cheveux châtains, coupés au-dessus des épaules ; ses yeux avaient la couleur des bleuets ; sa petite robe blanche laissait entrevoir des formes élancées, bien faites pour toucher un cœur sensible à cela ; ses jambes étaient nues et dorées ; aux pieds, elle avait des souliers de tennis.

D’aussi beaux sujets, malheureusement, sont rares, reprit le maître du château. Mes recherches ne vont qu’à de très jeunes épouses, indubitablement chastes, mères d’un seul enfant, lequel ne doit pas avoir plus d’une dizaine de mois. On a quelque peine à se procurer en nombre suffisant des bestiaux qui répondent à toutes ces conditions, et l’on n’est pas souvent gâté, comme aujour­d’hui, sur le chapitre du coup d’œil. Vous allez voir, maintenant, en quoi consiste l’ex­périence.

Sur un ordre de lui encore, les deux nègres empoignèrent la jeune femme et lui arrachèrent son enfant, ce qui s’exécuta sans un cri, mais non pas sans résistance. Après quoi, quand ils eurent jeté le marmot dans un coin, ils conduisirent leur patiente à la croix de Saint-André contre laquelle ils la placèrent, dos sur le bois. Par les poignets et par les chevilles ils la lièrent très étroitement aux quatre bouts des axes, et sa tête posait sur une planchette à collier, au centre de l’appareil. Quand ils eurent fini, et quand il fut évident qu’elle ne pourrait remuer de nulle part que du milieu de son corps, ils allèrent reprendre l’enfant, qu’ils dépouillè­rent de tout ce qui l’emmaillotait ; puis ils le suspendirent par les mains à cette sorte de trapèze que j’ai dit, devant la croix. Le visage de la mère et celui de l’entant se trouvaient ainsi l’un en face de l’autre, et rigoureuse­ment à la même hauteur.

— Bien, dit le maître ; mais rapprochez un peu le trapèze.
L’on rapprocha, jusqu’à donner à la Femme la plus claire et la meilleure vision de son malheureux fils. Et quand cela aussi fut au point, Gracchus fit sous la robe une caresse insolente.

— Comme d’habitude, lui dit Montorgueil, tu vas aller derrière cette femelle pour l’obliger à garder les yeux ouverts. Il pourrait lui venir caprice de les fermer, et nous aurions travaillé pour rien.
Lui et moi, nous étions dans nos grands fauteuils, à moins d’un mètre de la scène.
A toi, Caligula. Tu sais ce que tu as à faire.

Le grand nègre se baissa pour prendre le rasoir, et il vint, dansant un peu, vers ceux que l’on avait préparés pour des traitements que je ne savais encore, mais que je devinais cruels. D’abord il palpa le corps de Bérénice Valentin, maniant brutalement les seins et les cuisses, et il la regardait dans les yeux avec un mauvais rire. Son vit était tendu comme une barre, dans la culotte large. Je m’attendais à le voir tomber sur la femme, que ses liens exposaient sans aucune défense à toutes les attaques, et qui tremblait, mais c’est vers Femànt qu’il se tourna. Après avoir tracé du doigt, sur le petit visage, une ligne médiane, il appuya en haut de cette ligne le fil de son arme, et d’un mouvement précis et doux, maintenant sa victime d’une poigne solide, il trancha rapidement la peau du front, celle du nez (avec le cartilage), les lèvres, les gencives et le menton jusqu’au bas du cou ; puis ce fut le tour de la poitrine, du ventre, enfin du sexe menu qu’avec applica­tion il partagea en deux moitiés strictement égales. Le sang giclait de partout, horrible­ment. Alors le nègre (qui avait des ongles longs) saisit les deux bords de la plaie à l’en­droit de ce qui avait été le nez, et il tira violemment la peau à gauche et à droite, écorchant ainsi, en quelques secondes, le visage de l’enfant sous les yeux de sa mère. La manœuvre fut répétée plus bas, afin de dépouiller tout le petit corps sur sa face antérieure, jusqu’aux cuisses. La mère, à qui l’autre nègre tenait, de force, les yeux ouverts, n’avait pas perdu un détail de la terrible opération, et elle respirait avec un bruit de houle. Au lieu de la blancheur à laquelle on se fût attendu, ses joues avaient pris un teint de pourpre, qui répondait curieusement à l’aspect hideux du petit écorché.

— A ce moment de la vie où les femmes sont encore liées à leur créature comme par un fantôme de cordon ombilical, dit Montorgueil, détruire en un instant, devant elles, le visage de leur unique enfant, ce visage qui contient tout leur amour, qui est le lieu de toutes les raisons de leur existence, hors duquel il n’est pas un objet, ni une image, qui les puisse vraiment émouvoir, l’effacer à leurs yeux comme par un trait de gomme, le changer en figure anatomique, pensez au bouleversement (le mot est beaucoup trop faible) que cela doit produire en elles, Et admirez-moi d’avoir inventé pareil instru­ment de choc. Si la fibre nerveuse se comportait comme en chimie les molécules, à quelles réactions n’assisterions-nous pas ? Mais la nature humaine est absurde, et c’est le plus incroyable qui est commun. Généra­lement, voyez-vous, cela les échauffe.
Caligula avait plongé sa lame dans la poitrine du petit garçon qui, je crois, respi­rait encore ; et puis, après qu’il l’eut déta­ché, sans même s’écarter de nous, d’un geste vigoureux il le jeta par-dessus la balustrade.
— Bon appétit les crabes ! dit-il.
Le rasoir, essuyé soigneusement sur un pli de la culotte, revint à son lit de fourrure. Après quoi le bourreau se remît au travail : il arracha la robe de la mère, déchira, par lambeaux, tout son linge, sans pourtant dénouer aucun de ses liens. Le beau corps fut au jour, un peu plus replet que je ne l’avais imaginé, et il brûlait, cramoisi comme de plaques de rougeole. Gracchus, jouant des leviers, fit basculer la croix qui prit en bas du cadre une position horizonta­le, couchette-surprise où gisait notre captive offerte à tout venant. Caligula, débraguetté en un tour de main, était en l’air avec magnificence ; il se baissa sur la belle écartelée, ouvrit du doigt un con moussu de fauve et baigné d’humeur, introduisit le gland et d’un seul coup de reins (mais de nègre) planta jusqu’aux couilles, dans la chair molle, l’énorme vit qu’il m’avait montré la veille, comme une massue brandie sur la nuque de Michelette.
Regardez bien, dit Montorgueil.

Penché vers la figure de Bérénice, il explo­rait aussi son pouls. Celle-là, les traits égarés complètement, les yeux agrandis, ouvrait une bouche baveuse qu’elle tendait avec une sorte de désespoir vers les lèvres du violent qui la foutait en arquant le corps, comme s’il avait voulu ne la toucher nulle part qu’à l’intérieur du vagin. Ses seins bandaient en pointes de cuirasse, son ventre s’élevait et s’abaissait, un frisson sur sa peau courut, qui finit convulsivement ; il était sans nul doute qu’elle se trouvait la proie d’une jouissance aveugle et furieuse.

Au premier assaut, reprit mon hôte, sans qu’il ait été besoin d’aucune prépara­tion, la putain reluit. Et c’était une femme froide, savez-vous ! Et même dans les bras de son cher mari, je ne croîs pas qu’elle ait jamais beaucoup mouillé ! Mais elles sont toutes pareilles ; traitez-les comme je fais, elles jouiront comme des chiennes. Voyez-moi ces contorsions, ces yeux à la renverse, cette mine extasiée… Foutrechaud ! Je suis sur que vous bandez, vous qui êtes, à ce qu’il parait, un homme à queue.

Il me toucha, se tut peut-être une mi­nute, méditant, puis, avec une hostilité subite :

— Descendez maintenant. Vous en avez assez vu. Allez passer votre grossier émoi sur le grand cul dont je sais que vous êtes friand, ou sur la motte de mes négresses. Nous fini­rons sans vous.
Je fus bien aise de lui obéir et de m’esqui­ver, non pas, comme il me l’avait enjoint, pour aller retrouver des filles qui s’étaient cachées je ne sais où et auxquelles, après ce que j’avais vu, j’eusse été bien incapable de faire la moindre politesse, mais parce que, sans porter aucun jugement sur ce que mon redoutable ami nommait ses expériences, j’étais terrifié par ses caprices, ses brus­ques sautes d’humeur, à ce point de crain­dre le pire si je restais plus longtemps au château.

Je montai dans ma chambre, j’y échangeai le costume à la mode de Gamehuche contre celui qui a généralement cours dans les pays d’Europe. En toute hâte, sacrifiant même une valise que je n’avais pas retrouvée, je courus à ma voiture. Le moteur voulut bien partir à la première sommation. Gracchus, qui tout de suite avait paru dans la cour, m’observait, et dans son regard, cette fois, je crus lire qu’il m’enviait. J’étais anxieux s’il m’ouvrirait la porte, maïs il le fit dès que je l’en eus prié. Alors, malchance, je vis que la mer, qui montait depuis plus de deux heures, avait entièrement recouvert le chemin d’accès ; cependant, j’avais un tel besoin de franchir la pesante enceinte et d’être sorti du cercle que je n’hésitai pas à conduire mon véhicule hors du château, sur la plate-forme extérieure. La porte fut refermée derrière moi. Je ne vis plus personne.
Courbé sur mon volant, toute la nuit, je veillai, attendant que la mer fût haute et puis qu’elle descendît de nouveau. Vint l’aube enfin, et vers six heures les vagues cessèrent de battre le chemin. Le vent était si fort, quand je passai, que j’eus de la peine à maintenir la bonne direction. Je roulai quelque temps au hasard, sur les mauvaises routes de la lande, puis, quand je fus dans
un site abrité de taillis, j’arrêtai la voiture, je relevai toutes les vitres et je m’endormis comme on meurt.
Ajouterai-je que je ne fus pas extrême­ment surpris, trois semaines après que je fus rentré chez moi, de lire le suivant entrefilet dans les colonnes de faits divers du Phare de Vit, auquel, pour bien savoir les heures de marée, je m’étais abonné peu avant mon départ.
« Hier, à la tombée de la nuit, une explo­sion d’une violence extraordinaire a mis en émoi notre contrée. Le ciel, au sud de Saint-Quoi, parut tout illuminé par un terrifiant éclair vertical ; en même temps les maisons tremblaient et un fracas inouï venait jeter la panique dans la population et dans le bétail. On se perd en conjectures sur l’origine du phénomène, expérience atomique ou mala­dresse de contrebandiers, qui semble avoir eu lieu dans la région la plus déserte de la Côte de Vit. »

Quelques jours plus tard, un article plus long venait confirmer ce que j’avais deviné tout de suite : c’est-à-dire que la mystérieuse explosion était partie de Gamehuche. Il n’avait pas été retrouvé la moindre chose du château ni de ses habitants, si rien n’émer­geait plus à marée haute et si la marée basse, à l’endroit que j’avais connu luxueux et fortifié, ne découvrait maintenant qu’un vaste chaos de pierres, bientôt livré aux algues et aux coquillages. Le journaliste faisait un éloge immodéré du châtelain disparu, qu’il nommait, tour à tour, M. de Mountarse, Montent dans la résistance, un riche Anglais, un philanthrope, un démo­crate, un patriote exemplaire et un fidèle ami de la France ; son article se terminait par un pressant appel à souscrire, afin que l’on pût ériger un buste du héros devant la mairie de Saint-Quoi.

Sans doute (et probablement, selon l’heu­re de la catastrophe, au cours d’une nouvelle expérience) Montorgueil avait-il bandé sans plus disposer de rien qui fût capable de le faire décharger ; et alors, fidèle à sa promesse, je pense qu’il avait branlé le petit bouton et tout foutu en l’air. J’envoyai mon obole à la souscription, pour (avec un humour qui certainement ne lui aurait pas déplu) saluer une dernière fois cet homme d’une intolé­rable grandeur. Et pour que mon abominable récit, au moins, s’achève sur quel­ques mots de tendresse, j’avouerai que je ferme souvent les yeux en évoquant le cul d’Edmonde. Il ne tarde pas à venir flotter, comme une double montgolfière blanche et rosé, dans le ciel obscur créé par mes paupières ; quand je vois qu’il m’adresse de petits pets amicaux d’entre ses rotondités palpitantes, je souris, à l’idée de la chère et douce fille dont il était le meilleur orne­ment.

Mais ce rosé ni ce blanc ne me feront jamais oublier que Montorgueil m’avait dit :
Éros est un dieu noir.

FIN

Photo du profil de Nuage

by Nuage

L’anglais décrit dans le château fermé. – A.P. de Mandiargue – Chapitre XI

in Art, L'anglais décrit..., Littérature

Chapitre XI : On crâne moins !

Ils s’emparent du général, le giflent, lui paument l’échiné, manient son corps de leurs mains moites, tâtent le gras et le maigre, sans pourtant déshabiller.
Au tour du pilote lieutenant. J’attire contre moi sa fiancée, que je prends par l’aisselle, et elle relève le coude, docilement, pour me livrer sa gorge qui est toute libre et nue sous la toile.

«  Déshabillez ce porc, dis-je aux nègres. »

Sans duvet, ou presque, comme souvent chez les hommes du Nord quand ils sont du type solaire, c’est un corps de belle brute athlétique, et je le considère avec haine et plaisir, attachant un œil critique au bidet qui pend sur de grosses couilles couenneuses.

« II ne bande pas, dis-je à Luna. Mets-le en l’air. »

Elle rit, la jolie garce, en feignant d’être confuse, et puis va caresser l’équipage du lieutenant qui la regarde avec une fureur contenue. Gonflé à demi le principal orga­ne, elle achève le travail à coups de langue, en experte, tandis que je profite de sa postu­re pour la trousser jusqu’aux reins et pour, après avoir fait glisser la petite culotte, manier triomphalement devant les yeux de son fiancé les deux beaux globes de son cul, lisser du doigt la raie médiane.

« Bien ! Dis-je (un peu narquois, quand elle se relève pour me donner chattement son visage, ses paupières closes, sa bouche ouverte, sa langue de putain) ; mais il y a certaine insolence, dans ce prépuce épais, que je veux punir. Hébreux, laissez reposer le général et prenez des ciseaux ; vous allez circoncire le pilote. »

On captive les poignets de la victime par le simple moyen d’une corde, que l’on fixe, tendue pour la commodité de l’opération, à un anneau supérieur. On circoncit, ce qui produit un bout de peau comme les pâtes farcies de Bologne, un peu de sang, quelque plainte et quelque tremblement du sujet. Ma curiosité bien en éveil, car je n’avais jamais vu circoncire, je fus heureux de constater pareille   disposition   non   seulement   chez Viola et Candida mais aussi chez la fiancée du patient ; et à partir de là je sus que je ne serai pas plus sévère à celle-ci qu’aux deux autres. Mais la circoncision, spectacle pour jeunes  filles, me  déçut ; je  l’avoue  fran­chement.
Riant beaucoup, Simon Vert montre à la victime le prépuce qu’ils viennent de lui reti­rer ; il le porte à sa bouche, feint de le trou­ver savoureux.

« Finissons-en, dis-je, avec l’aviateur. Le petit Rotschiss va l’enculer ; après quoi le dentiste lui mangera les couilles (et s’il n’avale pour de bon, c’est un homme mort). »
On donne un peu de corde pour mettre le cul du lieutenant à portée du Juif sans que ce dernier soit obligé de monter sur des coussins, car  il  est  tristement  basset  par rapport à l’autre. Gracchus, sur mon ordre et malgré quelques pleurnicheries, lui enlève sa robe de moine : il faut bien se rendre à cette évidence que les miches de mon grand salaud d’aryen sont pour lui sans attrait, ou l’intimident,  si son courtaud   pendille comme  la  langue  d’un  chien qui  a  trop couru. J’essaie  de le  faire arquer de peur, Viola et Candida,  mais sans succès, le manualisent, et l’on décide en ultime expé­dient de recourir à une bonne recette du nègre Gracchus qui, après lui avoir badi­geonné le gland de moutarde et lui avoir introduit dans le trou culier un fort poivron rouge, le fustige pendant cinq minutes avec des  verges  trempées  dans  du  vinaigre.   Il bande (grêle assez comme un commun stylographe) et, craignant sans doute, s’il attend, de retomber (quoique, selon Gracchus, l’ef­fet du poivron soit durable), il encule tout de suite et sans la moindre difficulté, tant les culs d’aviateurs sont formés au passe-quille.

Nous rions de voir l’arrogant pilote (à son nez, sa fiancée me cajole de langues dans l’oreille, tandis qu’ostensiblement je la branle) chevauché par Rotscbiss qui, grimpé sur son corps comme une petite araignée sur une longue mouche d’eau, se balance. On hisse ; le Juif, après une courte partie d’es­carpolette, éjacule ; on baisse pour qu’il décule et que Simon Vert puisse montrer ses bonnes dents.
Celui-ci, je l’ai tellement effrayé en lui parlant de mort qu’il faudrait, pour le faire bander, bien plus que de la moutarde et du piment ; mais le rôle que je lui ai confié ne passe pas ses moyens, puisqu’il le peut jouer à vit mollet. Il se jette au bas-ventre de Conradin  qui,  cette fois,  pousse des  cris comme vingt perroquets ; il mord furieuse­ment dans la bourse en prenant appui de ses mains sur les cuisses, et par torsions, arra­chements, il emporte une couille et puis l’autre. Les manger est plus difficile (c’est viande  dure,   savez-vous,   que  les  couilles toutes crues d’un adulte) ; pourtant il en vient à bout très vite, presque sans mâcher, en se les enfonçant du doigt dans la gorge, et quand il a fini son visage est bleu comme celui  d’un pendu,  Bravo,  le dentiste !

La victime saigne comme un cochon après le couteau (l’ennuyeux, dans de tels passe-temps, est que leur conclusion salisse généralement les lieux) ; je fais un signe aux nègres, qui l’achèvent en l’étranglant, puis nous en débarrassent.

«  Foutre ! me dit gentiment sa fiancée, j’aurais bien tâté d’un morceau de couille. Mais voyons comment vous allez accommo­der mon oncle. »

Le général Von Novar avait roidement contemplé nos plaisirs, réussissant à garder, jusqu’au bout, une attitude militaire ; et il saluait du bras, à l’hitlérienne, les débris de son collègue. A mon appel il se présente, bat d’un pied contre l’autre (mais les semelles cordées font un bruit mou). »

J’ordonne qu’on le déchausse et qu’on le déshabille du bas, ce dont s’acquittent les négresses, qui fourragent dans le poil gris, minaudent. Arrêtée au creux des reins, la vareuse ne fera pas plus obstacle à nos entre­prises que la courte veste, qu’elle évoque, des putains en maison bien. On la lui laisse­ra donc ; mais elles la déboutonnent com­plètement et elles arrachent, par lambeaux, la chemise.

« Tu n’en auras plus besoin, lui dis-je (car son regard tristement s’attardait à ces loques). Mets-toi à quatre pattes. »

II obéit. Je le vexe d’un coup de talon sur les doigts, d’une torgniole à la nuque et d’une paire de gifles sèches. Sa nièce, contre moi serrée, deux fois le nasarde, et elle se retrousse pour que devant lui je la branle et la lèche. Pendant cela, les Juifs s’acharnent sur le cadavre du lieutenant, qu’ils ont traîné au fond de la pièce comme pour nous réunir mieux en famille, le général, sa nièce, les nègres et moi. La putain se dégage, va manier les pendeloques sous le ventre de la bête à galons.

« Les coups le font reluire, dit-elle (en lui crachant au front). Il bandouille un peu. »
Si délicieusement louve que je me sens épris d’une tendresse quasi fraternelle, elle lève les bras, par complaisance aux désirs de Viola qui derrière elle est venue pour lui retirer sa robe et langotter la raie d’entre les fesses. Toute nue, je l’empoigne de nou­veau ; d’une main, mes doigts plongent dans son vagin baveux ; de l’autre, douce­ment, je la socratise. Elle gémit. Alors je commence à bander.

« Mettez-vous nus, dis-je aux nègres. Publicola va enculer le général. »

Point n’est besoin de répéter pareil ordre. La vertu bandative de ces bougres-là, littéralement, crève les yeux. Au premier mot, au moindre signe perçu, leurs grands vits sont dehors, saillants comme des trin­gles en acier noir de guerre ou comme les pièces de chasse de vaisseaux armés en course. Celui de Publicola, mû par des reins sans pardon, s’est enfoncé jusqu’au poil des couilles dans la lunette du cyclope, et le nègre se courbe comme une lame de faux au-dessus du général allemand pour lui mordre la nuque. Pendant l’opération, j’ai poursuivi mon travail digital sur les parties intéressantes de la jeune princesse, et j’en recueille un double fruit ; à savoir, de son côté, l’émission de divers liquides, du mien, une vigoureuse érection de mon dragonneau.

«  Enfin, me dis-je, nous aurons foutaison. »

Je  me  délivre de ma robe d’évêque,  qui tombe  sur le plancher,  devant le nez du général ; j’assène un fort coup de poing sur ce nez, afin de mieux assurer la persistance de mon-érection, et sur cette robe je précipi­te ma nouvelle amie qui s’y laisse aller de bon gré, sans feindre même un peu d’em­barras, tant elle est fascinée par les propor­tions de mon vit et surtout par son grand pavois de bataille :  cette crête orange et mauve dont vous savez que je suis glorieux. « D’un bon coup, je pénètre par devant ma princesse jusqu’à battre  du  gland tel museau que l’on nomme, en italien, de la tan­che. Ce n’est pas, évidemment, con dépucelé ;  mais mon bélier est trop avantageux pour ne pas s’y sentir à l’étroit, et la coquine (musclée comme il faut, savez-vous) m’oc­troie des pincements fort gracieux en serrant et en desserrant son casse-noisette selon le rythme que j’impose. Bref, je la fous en con, sans décharger, pendant six à huit minutes, et puis je déconne, je la retourne et je l’ex­ploite en cul pendant à peu près le même temps. Je décule, sans avoir déchargé, au même moment que Publicola qui a juté à flots (son foutre étant beaucoup moins ficelé que le mien) dans les boyaux de Novar.
Après un coup de poing sur le museau encore (et deux gifles de Luna), j’oblige le général à sucer mon vit tout merdeux du cul de sa nièce, ce qu’il fait avec application, docilité, mesure, et sans penser, je crois, à me mordre. Bien. J’encule à mon tour le général ; je lui besogne assez rudement le boyau pendant au moins huit minutes, sans décharger. En même temps, pour occuper mes deux mains, je branle Viola et Candida, tandis que Luneborge fait aller derrière moi son corps comme si elle me sodomisait, son con tout contre mon anus, et qu’elle tord grièvement les oreilles de son oncle en passant les bras sur mes épaules. Déculant, toujours sans avoir déchargé, je présente une seconde fois mon vit merdeux (de sa propre merde) au général, pour qu’il me le nettoie dans sa bouche pendant qu’il s’exécute (et cette fellation m’est douce comme une entrée de gibiers entre le poisson et le rôti), je le fais enculer par le nègre Gracchus ; celui-ci n’est pas lent à lui remplir les entrailles du produit de ses couilles, mais il ne débande pas et continue à limer.


Luna est si pâle (les yeux tellement cernés dans le visage exsangue) que c’est à craindre le pire ou à espérer le meilleur. Elle se frotte à moi comme une hystérique, les jambes écartées dans une pose ignoble, le sexe béant (il en sort des effluves de safran et de champignon au vinaigre), le clitoris bandé si dur que je sens courir sur mes reins comme un doigt d’enfant ; cherchant à crever les yeux de son oncle, elle l’a cruelle­ment griffé au front et aux paupières. Quant à moi, je suis de plus en plus excité ; les insi­gnes et les décorations sur la vareuse du général, courbé, pour me sucer la pine, en posture d’oraison, chatouillent agréable­ment la face interne de mes cuisses, et il me semble qu’un épais nuage rouge est monté du sol autour de moi, de la princesse, du nègre et de l’Allemand pour nous dérober tous quatre à la vue des simples mortels et nous donner le support convenable à une orgie ou à un combat de dieux ou de démons. Le nègre, une dernière fois, décharge dans le cul de Novar ; il lui serre le cou de ses longues mains d’étrangleur, avec un rire que l’écho répercute comme les éclats tonitruants de ta jouissance olympien­ne. Alors je retire mon vit des lèvres du patient, je prends par le goulot une bouteille de cognac et, après avoir lampe une bonne rasade, je donne sur la gueule du général un coup si fort qu’il lui fait sauter trois dents. Luna, ravissante mégère, m’arrache des mains la bouteille, boit d’un trait la moitié du contenu, casse le tesson contre un anneau et défigure son oncle en lui poussant dans le visage deux coups terribles de la partie tran­chante ; puis elle tombe sur moi et avale goulûment mon vit en bavant du cognac. Je l’empoigne aussi, je roule avec elle, tête-bêche, sur le plancher ; je mords son poil suintant de foutre féminin et d’alcool, je plonge ma bouche et mon nez dans son vagin cependant qu’elle me pompe le vit avec un emportement qui est du plus furieux paroxysme. Enfin, je décharge : ce sont des cataractes de  foutre que je lâche dans la gorge de ma divine putain, qui avale tout, comme un ange. Et puis, je faiblis ; ma tête tourne ; c’est à peine, avant de m’évanouir, si j’ai le temps de crier cet ordre ultime aux nègres:
« Crevez le général. »
Revenu à moi, je vis que j’avais été bien obéi. Les cadavres des deux Allemands gisaient sous la colonnade, et la garce que j’avais désirée, nue encore, pelotonnée dans mes bras, me regardait avec une admiration tendre, comme si elle m’aimait pour de vrai.

Un long bassin d’argent – pièce assuré­ment de prix puisqu’elle avait été moulée, tout exprès pour M. de Montorgueil sur le corps d’une belle fille dont il avait voulu garder ce concret souvenir – circulait sur un petit chariot que menait Edmonde ; dedans, il y avait un arlequin de tartelettes au gingembre, de rouleaux farcis d’ail, d’oi­gnon, de miel et de graines de pavot, de choux en pâte peu cuite enrobant des noix en sucre pistache, de champignons confits, de melons doux-amers, de rosés rouges frites au gras de mouton. Nous nous servî­mes, nous mangeâmes sans dire mot, car c’était un pesant dessert après le récit que nous venions d’entendre, mais notre hôte, qui avait bu plus que de raison pendant qu’il racontait, et qui se trouvait passable­ment ivre, fut peut-être blessé par notre silence. Tout à coup, le visage envahi d’un flot de sang (les peaux très blanches ont de ces changements à vue), il nous mit en demeure de craindre sa colère, si nous savions précisément à quel endroit nous étions attablés.

Le château de Gamehuche, braillait-il, est un énorme vit courtaud, toujours bandé, qui peut décharger d’un instant à l’autre. Ses couilles sont les caves creusées vastement dans le rocher qui le porte, et elles débor­dent d’explosifs volés aux Allemands, puis aux Anglais et aux Américains. Des camions entiers y sont descendus, dont les carcasses achèvent de rouiller dans la mer. Sous nos pieds, il y a plus de matière fulminante que dans les soutes réunies de trois cuirassés, il y a des centaines de tonnes de tout ce que les hommes ont inventé de plus brisant, de plus destructif, de plus inflammable, de plus propre à volatiliser, et leur génie sinistre a fait merveille en ces domaines. Savez-vous bien qu’il me suffirait d’allumer la mèche de telle bougie que je sais, de tirer tel cordon, de branler tel petit bouton électrique, pour foutre tout en l’air dans une éjaculation grandiose qui amidonnerait le ciel comme la chemise d’un bagnard ? Et je le ferai, je le jure, à la première fois qu’après avoir bandé je ne serai pas capable de crac
La décharge de Gamehuche sera la revanche de mon fiasco !

Les nègres, mâles et femelles, avaient fui au début de la crise, plus effrayés par le ton de leur maître et par sa gesticulation brutale que par le sens même (qui avait dû leur échapper) de son discours. Luna, penchée sur lui, cherchait à le calmer, partant bas (ou soufflant chaud) à son oreille. Edmonde prit ma main en me disant que mieux valait les laisser seuls. Pourtant, avant que nous ne fussions sortis, il me cria encore :

« Ce soir, à huit heures et demie, n’ou­bliez pas de vous trouver sur la terrasse du rempart. Vous y verrez une jolie expé­rience. »

J’avais facilement obtenu d’Edmonde qu’elle vînt se réfugier dans ma chambre, niais nous étions tellement engourdis, après le pesant repas (nous avions mangé aussi d’un porcelet rôti vivant, comme l’oison vif et cuit selon la fameuse recette du Napoli­tain Délia Porta), que nous nous endormî­mes ainsi que de petits enfants. Une heure ou deux plus tard, quand je me réveillai, j’eus la bonne fortune d’ouvrir les yeux sur le grand et beau cul de cette fille, qui l’avait posé, pour m’en faire hommage, à moins d’un centimètre de mon nez. Elle retira du coffre certain élixir, dont elle me dit que c’était quintessence de céleri, et après en avoir bu deux verres je bandai sans rémission. Alors, jusqu’au soir, je fis prendre à ma partenaire toutes les positions qui me venaient à l’esprit, je l’exploitai de toutes les façons, je la besognai sur tous les points et en toutes les bondes que m’offrait son corps avec   une  inépuisable  générosité ;   elle  se prêtait à mes caprices, bénins ou vexatoires, comme une chienne bien habituée, mais elle montrait une timidité extrême quant à ce qui concernait Montorgueil et, quoique je me fusse prodigué de la prière à la menace et à l’imprécation, je n’arrivai pas à lui faire dire la moindre chose de son maître ni raconter le moindre détail de son entrée au château, son  mutisme  têtu,  à  ce  dernier endroit, confirmait assez ma pensée qu’elle avait dû y être menée contre son vouloir et après enlè­vement.
Vers les huit heures, nous fîmes quelques ablutions en commun,  suivant le plaisant usage de Gamehuche.  D’eau  très froide, elles me remirent en état la tête et les nerfs, qui m’avaient paru un peu dérangés, mais elles n’eurent aucun effet sur mon priapisme imperturbable : je continuai à bander tout comme auparavant, malgré tous les excès auxquels je m’étais livré sur le corps volup­tueux d’Edmonde, et celle-ci, avouant que j’avais bu peut-être trop de quintessence, me conseilla de m’habiller en bouclant serrée ma ceinture sur mon vit en position vertica­le, puisqu’il n’y avait pas moyen de le plier à quelqu’autre. Je suivis ce conseil ; la culotte de soie noire, qu’avait apportée mon amie, moulait une sorte de flèche dressée à hau­teur de mon nombril, cependant une longue veste (ou court mantelet) en velours de couleur pareille, avec des broderies blêmes, tombait assez bas, là-dessus, pour que la décence (si cette vertu avait trouvé logement en quelque coin du château singulier) ne souffrît nullement. Quand elle eut fini de m’ajuster, Edmonde m’embrassa, puis elle me dit qu’heureusement elle n’était pas conviée à l’expérience de ce jour et que j’al­lais monter sans elle au rempart. Là-haut, je ne trouvai pas non plus les négresses.

Seul de la tribu familière, le nègre Gracchus se promenait d’un bord à l’autre de la terrasse, et il affectait cet air dogue que ma personne, sans doute, lui faisait prendre hors de la présence du maître de maison. Avec lui, mais immobile, il y avait une fem­me qui m’était inconnue. Celle-là — dont les traits, quoique chagrins, annonçaient plutôt moins que plus de vingt ans — assise sur la balustrade peu élevée, tournait le dos à la mer ; elle me jeta un regard craintif, puis baissa de nouveau les yeux sur l’enfant de sept à huit mois qu’elle tenait étroitement embrassé. D’où sortaient-ils, tous les deux ? Je pensai que ce ne pouvait être que de l’une des tours à la fenêtre grillée, près de la porte cochère.

La terrasse, que j’avais vue, la première fois, dépouillée, se trouvait maintenant garnie d’accessoires comme un théâtre d’illusionniste.

Les objets n’avaient pas d’ombre  perceptible, à cause de l’heure avancée; cependant m’apparaissaient les moindres détails des êtres et des choses avec une merveilleuse acuité, dans cette lumière extraordinairement  diffuse  qui   baigne  le bord de mer, par beau temps, à la fin de la journée, quand les jours sont si longs que l’on dirait qu’ils peinent à finir  — et je distinguais dans chaque  couleur les plus menus écarts de nuances. Montorgueil n’aurait pu mieux choisir le lieu et le moment de son expérience. Au centre du pavement (indiqué par un losange de dalles plus sombres), un meuble, en forme de croix de Saint-André dans un cadre vertical, avait excité ma curio­sité par le bizarre appareil de courroies, de poulies et de leviers dont il était pourvu, mais j’échouai à m’expliquer d’une façon raisonnable son fonctionnement, ou son utilité. Un cadre plus petit, muni de cour­roies plus fragiles et dressé face à celui-là, ressemblait à un trapèze de salon. Il y avait encore deux grands fauteuils d’ébène et de cuir noir, un peu chauves-souris dans cette heure d’avant le crépuscule, et puis, sur un coussin d’astrakan mais teint en rosé framboise, un rasoir ancien qui devait être précieux, car il exhibait une lame roussie de damasquinures au bout d’un manche en or travaillé fiévreusement. Cet or, qui reposait sur du poil rosé, évoquant peut-être le contraste du dentier et de la gencive enflam­mée, fit sur moi une impression nettement désagréable.

(à suivre)