L’anglais décrit dans le château fermé. – A.P. de Mandiargue – Chapitre VI

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L’anglais décrit dans le château fermé. – A.P. de Mandiargue – Chapitre VI

Chapitre VI : Edmonde

L’offre était galante, j’ aurais voulu remercier de même, mais déjà Gracchus revenait avec la grande pine ; ce furent des cris de joie, qui me coupèrent la parole, quand on vit l’engin couché mollement sur l’or d’une peau de phoque, dans une longue bassine, laquelle posait à son tour sur un plat de glace pilée, afin d’éviter, durant les préparatifs, le moindre fâcheux amaigrissement . Ganté de laine, je pris la pine par les couilles et la soupesait ; elle tenait dans la main comme l’un de ces gros Colt frontière qui envoient leur balle dans l’oeil d’un alligator aussi rigoureusement qu’une carabine. Viola m’ayant prêté un petit mètre serpentin qu’à des fins (je suppose) effrontées elle avait dans sa chaussette, je mesurai mon arme avant le la remettre au frais : trente-neuf centimètres de long, vingt-quatre de tour au milieu de la branche et vingt-cinq au plus large du gland lui faisaient un calibre assurément redoutable(1). Cependant Edmonde, résignée puisque les pleurs n’avaient à rien servi, passait aux mains des nègres pour l’arrangement du sacrifice.

Edmonde était une fort belle fille, quoique d’une beauté un peu mûre : les cheveux d’un châtain presque noir, l’oeil brun doré, la peau très mate, la lèvre assombrie d’un duvet, les traits et le reste classiques, le cul tout à fait grandiose. Elle était vêtue comme d ’une longue chemise mauve, fendue loin sous les bras pour laisser la gorge et les aisselles dans le domaine public ; elle avait aux jambes (Michelette étant dans notre sérail la seule à porter des bas ) des chaussettes vertes avec de grands iris rouille. Tout cela fut placé à mon intention sur l’un des canapés de table, dont l’on avait rabattu les bras et le dossier afin de le transformer en une sorte de banquette, et l’on attacha raidement les poignets et les chevilles de la femme aux quatre pieds du meuble ; un coussin supplémentaire, sous son ventre, l’obligeait à me faire beau cul, ce que de toute façon elle eût été bien embarrassée de ne pas consentir.

Mon tour étant venu d’opérer, ils me donnèrent un couteau, et à partir du bas je fendis la chemise jusqu’à la taille, puis je déchirai à droite et à gauche pour découvrir entièrement le cul. Ce fut un ravissement. Car la forme, oui , je l’avais remarquée ; mais rien dans la matière du visage, des épaules ou des bras n’eût fait présumer l’éclat et la blancheur de ce cul, dont saillait majestueusement la double coupole ainsi qu’un grand ballon de sucre, sous le goulot d’une taille fine. Pas une ride, pas un pli, pas un grain n’en venait gâter la rondeur admirable, et pour le lisse et pour la fermeté c’était beaucoup mieux que du marbre très pur, si cela faisait songer aussi à certaines cathédrales d’Italie. Les plus sublimes fesses, en vérité, que j’eusse jamais vues !

Entre elles deux, un pelage très noir, assez pareil à de l’astrakan, dessinait avec vigueur l’amorce de la raie culière. Pour teinter d’orange les deux belles mappemondes pâles, je leur donnai quelques petites claques, qui produisirent l’effet voulu ; et je ne résistait pas au désir de poser ma bouche sur la jolie rosette qui se tendait vers moi.
Ne me fait pas trop mal ; je serai toute à toi quand tu voudras, comme tu voudras, entendis-je alors qu’on me disait à voix basse.
Mais, l’offre, étant donné la situation de la marchande, était tellement comique que je ne pouvais qu’en rire. Au même instant Montorgueil m’exhortait à  »défoncer cela sans préparation ».

Je saisis la grande pine de glace, l’assurai bien dans ma poigne ; j’appuyai le bout au centre du trou du cul. Il y eut rétrécissement immédiat, et la rosette, qui s’était épanouie pour mes lèvres, se fronça comme si l’on avait tiré sur un fil ( je pensai aussi à une anémone de mer qui se ferme). Puis les fesses commencèrent à trembler, les cuisses eurent cet aspect grenu que l’on nomme  »chair de poule ». J’essayai de pénétrer en faisant tourner la pine comme un vilebrequin, mais la peau de l’anus, collée à la glace, tournait avec elle, et cela ne faisait que rétrécir encore le trou. Alors, pour détacher mon instrument, je le retirai d’un geste sec ; Edmonde geignit, et je vis un peu de sang sur le gland hyalin de la pine.
Poussez donc , dit Montorgueil ; ne laissez pas fondre la pine.
Et à Edmonde :
Tu n’as qu’à ouvrir le cul, cela entrera tout seul.
Vigoureusement cette fois, puisqu’on me l’ordonnait, je poussai l’instrument ; la contraction musculaire au contact du corps froid était si forte que je ne réussis qu’à faire saigner davantage, et le plaintes devinrent des hurlements de douleur.
- Tu peux crier, bougresse idiote, dit Montorgueil. Il en faut plus que çà pour me faire bander.

Selon ma nature, au contraire, c’était très suffisant : ma queue se tenait toute droite dans mon caleçon, et Viola la flattait de la main ainsi que l’on flatte un furet. Pourtant, comme le cul résistait à tous mes efforts et que l’engin avait arraché un lambeau de tissu rosâtre qui était probablement de la muqueuse intestinale, mon amie, pour éviter de plus grands maux, alla prendre sur la table un huilier qu’elle me donna, malgré les protestations du maître du logis.

Quand j’eus versé de l’huile sur le trou du cul et dans le creux de la raie, j’approchai un indexe baigné aussi de lubrifiant. Chose extraordinaire, dès qu’elle eut senti qu’il s’agissait de chair humaine et non plus d’eau congelée, la rosette se déplia, s’ouvrit comme une bouche, happa mon doigt bien plutôt qu’elle ne cédait à la pression. J’enculai jusqu’au poing, pour bien graisser l’intérieur du boyau. Ensuite je fis couler ce qui restait d’huile sur la grande pine, et puis, d’une main tenant la rose ouverte, de l’autre j’enfonçai le gland brutalement dans le calice. La patiente hurla de nouveau, son corps se tordait sur la banquette, ses reins tremblaient, je crois qu’elle souffrait horriblement ; l’anus en tout cas, était dilaté comme je suis sûr que rarement l’avait fait un vit de nègre, jamais le plus copieux étron, et le sphincter follement se resserrait sur mon bélier de glace. Profitant du récent huilage, et pour éviter, si je laissais la pine immobile, qu’elle n’adhérat encore à la muqueuse, je poussai l’engin sans rémission jusqu’à ce que les couilles se fussent incrustées dans la peau des fesses.
Bon, dis-je en me redressant ; voilà qui est fait. Le cyclope est aveugle.
Et Montorgueil :
Vous avez bien opéré. Mais la bougresse a eu de la chance de tomber entre vos mains. A votre place, je n’aurais pas été si galant ; et qu’elle fit de la salade autant qu’elle voulût, c’est de vinaigre plutôt que d’huile que je l’eusse assaisonnée, moi.

Pauvre Edmonde ! Tous les visages étaient penchés sur ton cul. Nul n’avait voulu perdre le moindre détail de tes souffrances, et tandis que tes cris tournaient au râle d’une bête que l’on égorge, tandis que sous la terrible brûlure intérieure, peu à peu, tu perdais conscience et que ton corps prenait cette apparence crayeuse et molle qui est celle des cadavres frais, nous regardions couler entre tes fesses un filet de sang et d’eau qui mouillait le tissu de la banquette.
Si furieusement me pressait le spectacle de cette petite mort que j’écartai de ma queue la main de Viola, pour ne pas décharger, bêtement, dans ma culotte ; et je considérais mes voisines, hésitant si je lâcherais cela en cul, en bouche ou en con. Alors j’entendis tinter un éclat de rire, cristallin et sot comme au pensionnat quand la maîtresse a cassé ses lunettes. C’était Michelette, qui de la permission de boire et de manger avait profité jusqu’à s’étourdir, et qui ne se tenait plus de joie.
Edmonde a un glaçon dans le trou du cul et elle est toute blanche, cria-t-elle très haut, entre deux crises.
Cette petite est bien gaie, dit l’Allemande. On n’entend qu’elle.
Chère amie, lui dit Montorgueil, vous qui avez suivi les cours d’instruction prématernelle en usage dans votre pays, ne sauriez vous pas un moyen efficace à faire taire les enfants bruyants ?
L’Allemande vexa Michellette d’un bon coup de fleuret à la nuque, derrière Montorgueil, et elle dit quelques mots à l’oreille de notre hôte.
Foutrechaud ! S’exclama celui-ci, voilà qui est trouvé. La petite putain va avoir du goût. Et je ne me moquerai jamais plus de l’école prématernelle, si c’est de là que vous tenez vos méthodes.
Il vexa Michelette en lui tordant le nez et la jeta, qui pleurait, aux deux nègres, avec l’ordre qu’on la menât illico dans le salon des aquariums.

Montorgueil avec Luna de Warmdreck, moi-même entre la négresse et la mulâtresse, nous suivîmes le trio, laissant que dans sa posture incommode la belle Edmonde digérât en paix son glaçon ; et j’espérai qu’il y aurait du plaisir, et que je trouverais l’occasion de placer mon foutre quelque part.
Au rez-de-chaussée de la tour attenante, ce fut encore une pièce ronde, comme la salle de bains par où l’on montait dans ma chambre. Le pourtour en était de ces aquariums attendus selon l’ordre de mon ami, lesquels, séparés par un simple rang de galets, se trouvaient dans le mur à hauteur de poitrine ; et derrière eux des lampes de fond donnaient à la pièce un éclairage atténué par l’écran d’eau verdâtre. Là-dedans évoluaient des poissons et toutes sorte de bêtes marines, parmi de petits rochers moussus, des coquilles et des bouquets d’algues qui faisaient à peu près le décor que l’on aperçoit sous la mer, quand on regarde avec des lunettes de plongeur ; des bulles d’oxygène, interminablement, s’élevaient vers la surface. Tout de même que dans ma salle de bains, le centre de la pièce était occupé par un bassin circulaire, mais celui-ci, couvert d’un grillage en treillis de laiton, ne tenait pas plus de quelques décimètres d’eau sur un fond de gravier et de sable. Il y avait dans cette flaque une vingtaine de poulpes qui, sauf deux ou trois, ne dépassaient pas la taille de ceux que très communément l’on retire de certains trous de roche où les signalent un bouclier de cailloux, à marée-basse, sur les plages de Bretagne et de Normandie. Les plus gros, pourtant, remuaient des tentacules presque aussi longs qu’un bras de femme. Plusieurs étaient sortis de l’eau pour se coller sous le treillis, d’où les fit retomber, en les piquant de son fleuret, la jeune Allemande.

Enlevez le grillage, dit-elle aux nègres.

Et quand ils eurent obéi, s’adressant à Michelette que deux gifles brutales avaient mortifiée :
Regarde bien, petite merdeuse, dit-elle encore. Tu vas aller dans le trou ; cela t’apprendra à rire et à faire du bruit quand parlent les grandes personnes. Les pieuvres vont se jeter sur toi. Tu vas les sentir te mordre, te sucer le sang…

(à suivre)

(1) La nature a fait encore mieux, et l’on peut voir au musée d’anatomie pathologique de l’université de Strasbourg un vit long de 42cm, qui était l’ornement d’un tambour-major des armées de Napoléon.

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