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Lettres d’Amour et de Soumission il y a 11 ans et 3 mois
Je ne l’appelle pas « Maître », ou pas souvent, et pas de mon plein gré, mais il m’appelle parfois « jeune soumise ».
Je ne l’appelle pas Maître, mais mon désir est à lui – intact et ardent. Il m’embrase d’une intonation, d’un regard. Et je me consume longtemps après son départ. De par ce pouvoir qu’il a sur moi, qui me fait littéralement me tordre devant lui, liquide et désirante, je crois qu’on peut dire qu’il est, lorsque notre humeur est à ces jeux, le maître de mon désir.
Il est le maître de mon plaisir. Il sait m’entraîner dans un tourbillon de sensations, souvent inconnues et toujours saisissantes, à travers lesquelles je m’abandonne, complètement, à sa volonté. Il orchestre ma jouissance, la décide, la permet.
Il est le maître de mes émotions, dont il joue comme d’un instrument finement accordé à son diapason. De mon corps docile qu’il fustige, fouille et frustre à loisir. Qu’il embrasse ou mord, et sur lequel je lui ai, bien volontiers, cédé les droits. D’une partie de mon esprit, puisqu’il m’obnubile, et a su me faire baisser le front bien plus sincèrement que je n’aurais pu le faire physiquement.
Je ne l’appelle pas Maître mais je lui obéis. Et il y a bien longtemps que ne m’a plus effleurée l’idée de lui résister.
Je ne l’appelle pas Maître mais il me maîtrise. Il me possède dans tous les sens (du terme) et, devenue sienne, m’offre aux supplices ou aux délices d’autres partenaires. Il est sorti victorieux de notre confrontation initiale, et c’est suffisamment rare pour que je lui accorde quelque considération en retour.
En fait je l’appelle par son prénom, car je le trouve d’une effroyable beauté, car il m’est infiniment doux de le prononcer.
Je l’appelle par son prénom, mais je crois qu’il entend, lorsque je le murmure ou le crie en jouissant, toute l’étendue de mon adoration et de ma soumission.
Je crois qu’alors, se délectant de son pouvoir, il se sent le maître.
La force d’un mot ne vaut que par la parcimonie de son utilisation. La force d’une relation ne vaut que par son contenu . La force de la relation D/s ne vaut que par l’Evidence silencieuse entre deux êtres. Le Maître est par son Evidence, sa capacité a posséder sans faillir et la teneur de sons statut il doit savoir la lire dans le regard de sa soumise, dans les vibrations du corps qu’elle lui abandonne, au travers de son sourire, de ses larmes, de ses soupirs, de ses mots, de son vous, de ses »tu » d’effrontée . Si parfois le mot lui échappe il doit refléter un moment d’exception, partir du fond de l’âme.. ultime cadeau qui n’a de valeur qu’en le préservant de sa banalisation.