L'Anneau de Justine

Je souris en te voyant arriver.
Tiré à quatre épingles, tout propret, dans ton costume de financier branché.
Tu patauges encore dans ton rôle de donneur d’ordres.
Tu parles haut et fort, conquérant en représentation.
Je souris, m’approche et pose un doigt sur ta bouche.
« Chut, plus un mot »
Un baillon.
Silence apaisant.
J’aime lire dans tes yeux l’agacement.
Encore électrisé par sa journée, Monsieur ne se sent pas en condition…
Et alors?!
Ma main empoigne tes cheveux,
Mes yeux dans les tiens.
Je saisis ton téton.
Je te regarde et je pince.
Tu n’es pas content?
Je souris.
Et je pince plus fort, progressivement.
Encore. Plus fort.
Ton regard se brouille, tes paupières se ferment.
Tu abdiques, tu plonges en toi.
Homme inconstant…
Vois comme il est aisé de faire de toi mon jouet.
Maso tu es.
Sous le costume, sous l’étiquette,
Sous les titres et les masques.
Tu es celui là et nul autre.
Toute résistance est vaine, tu le sais pourtant.
Je me recule et te regarde.
Tes yeux s’ouvrent…
Agacement à nouveau.
Tu en veux encore, tu en veux plus?!
Moi, j’ai tout mon temps.
Garce que je suis, je vais en jouer.
En abuser aussi, tu peux me faire confiance.
N’oublies pas, tu l’as voulu ainsi.
Je sais, c’est plus fort que toi.
Tu batailles, tu négocies,
Tu voudrais tant exiger.
Dans ta vie, tout va vite.
Le temps c’est de l’argent, les ordres fusent.
Acheter, vendre…
Tu ne m’entraîneras pas dans ta course folle.
Je suis tenace et persévérante.
Ce qui se passe ici, ne s’achète ni ne se vend.
Cela se vit, se vibre.
Je vais encore et toujours t’enseigner la patience.
Et tu vas aimer.
N’oublie pas qui tu es,
Rappelle toi qui je suis.
« Déshabille toi »
Je vais te ramener ici et maintenant…
Dans notre réalité.