L'Anneau de Justine

L’île aux jambes

Les fougères rousses piquaient jusqu’à la taille.

Entre leurs tiges lisses s’insinuaient les pistes,
Les éclats de bois, les coquilles, les pierrailles,
Les conduits étroits où les vipères s’enfouissent.

Un soleil d’été donnait le frisson.

La mer haletante bordait de ses mains blanches
Quelques groupes étals dont les cris fondaient
Sous le ressac.

L’ile entière formait le lit

Attentive à ses fruits qui aiment tous un peu :
L’amande des plages, la vanille des pins,
Les pommes rustiques des galets par monceaux.

L’endroit aéré et gracile tel un dessin Japonais.

Ce jour là, non loin des laisses d’algues
Une fleur peu commune se risqua.

Elle fut passée dans les cheveux d’une belle
Ajoutant au teint de la terre sa tendre lumière.

De son midi souriant, glissa un filet d’or.

Vécurent alors les larmes intimes qui sans broder,
Asséchaient la soif en assénant aux peurs mortelles,
Comme un coup de grâce.