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Maître Paul a adressé une note au groupe
La première fois il y a 6 ans et 1 mois
La première fois
Petite précision préalable : Je parlerai de Dominant et de soumise, mais il est évident que les mêmes principes s’appliquent aussi pour les Dominantes et les soumis.
Une relation commence le plus souvent par un premier contact sur un site bdsm ou dans un groupe créé à cette intention dans les réseaux sociaux. Lors des premiers échanges, le respect réciproque est de rigueur. Personnellement, je ne tutoie jamais une femme qui se présente comme soumise sans lui demander son accord.
Lorsque les deux partenaires sentent qu’ils peuvent aller plus loin ensemble, ils vont commencer par définir les désirs et aspirations de chacun. Il est hors de question que le Dominant veuille imposer telle ou telle pratique que la soumise refuse même de tester. Lorsque la soumise pose une limite, le Dominant est tenu de la respecter. Son rôle est bien sûr de frôler cette limite, d’amener la soumise à explorer un peu au-delà, et de l’accompagner aussi loin que possible dans le plaisir de se dépasser.
Il n’est pas question, à ce stade de proposer – et encore moins de vouloir imposer – quelque forme de contrat que ce soit.
La première rencontre.
Lorsque les deux partenaires se sentent prêts, et uniquement à ce moment, ils peuvent envisager une première rencontre, qui se fera dans un lieu public de préférence (café, restaurant, parc…). La soumise aura pris la précaution du « coup de fil à un ami ». Elle aura averti une personne de confiance de ce rendez-vous (lieu, heure, …) et, au cours de la rencontre, elle lui passera un appel. Il y aura une phrase convenue entre elles signifiant qu’il y a un problème. Si la phrase est répétée, cela signifie que la soumise se sent menacée. Le correspondant pourra alors demander s’il faut avertir la police. Il suffit alors à la soumise de répondre oui ou non.
Ce « coup de fil à un ami » sera utilisé aussi lors de la première séance bdsm.
Au cours de cette première rencontre, les deux partenaires seront sur u pied d’égalité et mettront à plat ce qu’ils attendent de la relation. Il n’y aura en principe pas de jeu bdsm. Seront définis aussi les mots-code indispensables en séance. Personnellement, j’estime qu’il en faut trois :
• Un premier pour signaler un malaise ou une douleur non désirée (corde qui pince, par exemple). Il interrompra le jeu en cours le temps de remédier au problème, mais n’empêchera pas de le reprendre ensuite.
• Un deuxième pour signaler une impossibilité pour la soumise de poursuivre le jeu. Il met fin au jeu en cours, mais n’empêche pas d’en entamer un autre.
• Le troisième pour signaler que l’ordre donné représente une limite infranchissable pour la soumise, du moins ce jour-là.En cas de bâillon, le mot code peut être remplacé par un signe. On peut aussi mettre dans la main de la soumise un objet (clochette ou trousseau de clefs) qu’elle lâchera en cas de problème nécessitant l’arrêt du jeu.
La première séance.
Là aussi, le « coup de fil à un ami » est indispensable. À titre personnel, je joue très peu sur les liens (menottes, cordes, etc.) lors de la première séance, et toujours avec la possibilité pour la soumise de se détacher elle-même. Ce sont alors des liens plus symboliques, mais la soumise pouvant se libérer rapidement sera moins stressée.
Le contrat.
Il ne doit en aucun cas être imposé par l’un ou l’autre. C’est uniquement un engagement sur l’honneur, qui n’a aucune valeur juridique. Un contrat-type, quel qu’il soit ne doit JAMAIS être utilisé. Il a ont été rédigés pour UN couple à qui il convient. Tous les termes du contrat doivent être négociés, discutés. Il doit comprendre les limites de la soumise et du Maître, les engagements de chacun (droits et devoirs du Maître, droits et devoirs de la soumise). Ce contrat est destiné à évoluer, à s’adapter à la progression de la relation.
Le Dominant doit toujours s’interdire d’intervenir dans les liens familiaux, sociaux et professionnels de sa soumise. Il n’a aucun droit d’ingérence dans ces domaines
Un conseil aux futur(e)s soumis(e)s.
Fuyez comme la peste les abuseurs qui prétendent vous imposer un contrat, des modifications physiques (régime, tatouages, piercings) dès les premiers échanges. Un dominant peut demander si la soumise a déjà envisagé de porter un signe permanent d’appartenance, il ne peut jamais l’imposer. Fuyez également ceux qui vous proposent une rencontre après quelques jours d’échange. Prenez le temps de connaître la personne à qui vous allez confier votre corps, votre soumission, votre appartenance. Prenez le temps de vous sentir en confiance avec cette personne.
Et quand vous serez sûrs de votre choix, épanouissez-vous et prenez du plaisir dans la soumission ! Cela doit rester le seul but d’une telle relation.
Paul Fontaine