L'Anneau de Justine

« Eloge de la simplicité »

Plus le temps passe et plus mon besoin de simplicité grandit.

Volonté de me dépouiller du superflu, de l’ostentatoire et de toute situation, relation, personne s’enfermant/se complaisant dans le compliqué.

Je fais la différence entre complexe et compliqué.
J’aime les êtres complexes, riches, foisonnants, créatifs. Leurs côtés lumineux, leurs recoins sombres. J’aime l’Humain avec toutes ses facettes, polies ou non, avec une préférence pour les non policées, évidemment.
J’aime à entrer en résonance,écouter, m’enrichir, apprendre, partager…

Et j’aime de plus en plus le brut en fait.
J’aime quand c’est dépouillé.
Quand les masques sont remisés, quand l’autre se montre tel qu’il est. Sans fioriture. Brut de décoffrage.
Parce qu’en étant ainsi il vous offre la possibilité, le cadeau, d’être simplement vous mêmes.
Vos qualités, vos défauts.
Le beau et le moins beau en vous. Ce « moins beau » qui, du coup, n’est plus moche ou honteux.
Juste une autre facette de soi, des pièces qui complètent notre puzzle intime.
Cercle vertueux.

Je ne parle pas là de « tolérance », terme avec lequel je prends de plus en plus mes distances, mais bien d’accueil.
Je ne tolère pas les différences, je les accueille aujourd’hui en toute ouverture. Avec curiosité et plaisir.
Parce qu’elles élargissent mon horizon et m’aident à mieux respirer et être.
A mieux me vivre.

A porter un autre regard sur ce monde, cette société, qui fait l’éloge du « tout kleenex » (les êtres, les relations, les choses…).
Où l’on parle de prix et non de valeur.
Qui prône la réussite et non l’épanouissement.
Je pourrais en dire tant encore, mais aujourd’hui j’ai envie, besoin de positif.

45 ans, le bilan.
Je me repasse le film, celui qui a fait de moi une ermite au milieu des gens.
« Celui qui a fait », non.
Ma vie est ce que j’en ai fait.

Je sais aujourd’hui mes erreurs.
La paix intérieure n’est pas au prix du repli sur soi mais bien dans l’ouverture à soi, en premier lieu et « au monde » sans lequel nous ne sommes rien, ou du moins peu de choses.
Il faut juste apprendre à mieux sélectionner.
A identifier ce qui est bon pour soi, ceux qui seront source de lumière et d’élévation, de progression et d’épanouissement.
Et se détourner du reste, qui phagocyte.

Voilà 6 7 ans que la dragonne s’est retirée dans sa grotte, opérant quelques sorties peu convaincues au final et retrouvant ses pénates « protectrices ».
Ces guillemets parce que la grotte, de cocon protecteur et douillet au fil des mois, des années, est devenue prison dorée.
Confortable, certes, car s’empêcher de vivre/ressentir/vibrer annihile les risques de souffrir.
Mais, il faut bien avouer que le doré s’effrite avec le temps, la prison devenue froide finit par prendre des airs de cachot. D’oubliettes même!

Savoir tout cela, avoir posé « ce diagnostic », ne rend pas le « retour à la vie » facile pour autant.
Je suis un peu retournée à l’état sauvage et il me faudra me faire un peu violence pour me lancer.
Ouvrir la porte, remiser ma méfiance excessive et accorder à l’autre, aux autres, le droit de m’approcher.
Réduire les distances de « sécurité » obsolètes et leur permettre de pénétrer dans mon espace intime.

Envie de croiser la route de personnes dans le même type de démarche.
Envie de partages simples, en « BDSM » notamment.
Pas de décorum, de scénario. Qui dit scénario dit rôle bien souvent et moi je veux simplement ETRE!
Des envies miroir, qui se regardent les yeux dans les yeux et se comprennent, se répondent…
Pas de pression, pas de recherche de LA relation.
Non, se laisser porter.
En toute ouverture toujours et voir ce qui naît de tout cela.

La vie, je le sais, peut être épanouissante.
Je ne cherche plus le Bonheur, mais j’apprends le chemin de la joie.
Des « petits riens » qui feront mon grand tout.

Un pas après l’autre…

Roots