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Le destin de Cassandre chapitre XXIII

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Chapitre XXIII

Me revoilà sur la route de Paris, j’ai en poche la lettre de l’Abbé et quelques adresses de personnes à contacter dans la capitale. Je viens de passer une petite quinzaine de jours au château de Saumane. Après avoir fait connaissance de manière un peu rude avec le Marquis, j’ai pu apprécier sa conversation d’homme bien né, ses vues sur notre monde sont des plus intéressantes quoique quelques peu subversives ! Je crois aussi que je ne lui suis pas indifférente, il a, à plusieurs reprises, manifesté le désir d’être seul avec moi afin de pouvoir user en toute tranquillité de mon corps.

J’ai découvert mille et une manières de maîtriser la douleur grâce au Marquis car bien sur il s’est exercé sur moi dans l’art de faire mal, son oncle sera bientôt dépassé et de loin ! Mon avenir est incertain mais nous aurons un jour ou l’autre l’occasion de nous revoir et je suis intimement persuadée qu’il saura alors parfaitement contrôler ses gestes pour faire souffrir sans abimer irrémédiablement les chairs martyrisées. Je garde quelques traces de notre rencontre qui s’estomperont avec le temps mais il s’en est fallut de peu pour que je ne sois marquée à vie dans mon intimité, le Marquis a fouettée l’intérieur de mes cuisses avec une brassée de ronces, là où la peau est la plus fine et les branchages ont déchirés ma vulve en même temps, le sang a coulé le long de mes cuisses mais il ne s’est pas arrêté pour autant, il a frappé encore et encore, seule l’arrivée de son oncle m’a sauvée !

Hier encore, nous nous apprêtions à partir quand il m’a prise par derrière sans préalable. Ses mains ont emprisonné mes seins pour les malaxer sans ménagements, étirant les pointes avec force. Il a des élans de violence qui font peur mais qui me font vibrer bien plus encore, a l’instant même, y repensant, j’ai le ventre qui se noue, une multitude de petits picotements dans le sexe et une envie irrépressible de me caresser que je vais cependant devoir réprimer jusqu’à la prochaine étape !

Abdul me laisse rêvasser à mon aise, il est plongé dans la lecture d’un roman offert par l’Abbé, cet homme ne cesse de m’étonner ; je l’ai connu, brute épaisse et le voici qui se transforme au fil des mois en homme du monde, il nous arrive même de converser longuement, bien sur nos avis divergent mais il admet, au final, qu’une femme peut penser et mon dieu, je n’y croyais pas, son éducation ne l’a pas préparé à entendre ce genre de choses et la vie de la caserne encore moins ! Enfermé dans un carcan de préjugés sur les femmes, il reconnait encore difficilement que je puisse faire comme bon me semble pour mener à bien ma mission alors même que le Sultan m’a laissé toute latitude ; seul le résultat compte !

A ce propos, l’Abbé m’a donné une adresse sur Paris, afin que je me loge et que je puisse approcher tous gens importants et qui pourraient mettre utiles. Il m’a cependant informée que la dite adresse est celle d’un bordel tenu par une grande bourgeoise qui se fait passer pour une marquise. Je ne sais pas pourquoi, mais cela ne m’a pas étonnée outre mesure ! Je commence par croire que les hommes d’églises sont des libertins de la pire espèce car l’Abbé m’a, en outre, donné le nom de quelques curés susceptibles de m’aider dans mon entreprise et qui sont de fidèles adeptes du bordel de la Duquesnoy.

Je verrais sur place si j’en ai l’utilité, je préfère me débrouiller par moi-même et ainsi n’avoir de compte à ne rendre à personne, excepté au Sultan bien entendu ! Mais je lui sais gré pour l’adresse et ses quelques mots sur la propriétaire des lieux. Ils me permettront de mieux appréhender cette femme et surtout de la mettre dans de bonnes dispositions à mon égard.

« Tiens-toi donc un peu ! »

Une ornière, une de plus, dans la route qui nous mène à Lyon vient de me faire chavirer sur les genoux d’Abdul ! Ce voyage m’épuise ! Les routes sont dans un tel état qu’il faut s’agripper en permanence à son siège pour ne pas tomber à bas ou verser sur son voisin.

« Vous savez bien que ce n’est point de ma faute ! »

« Même le plus petit chemin de l’Empire est mieux entretenu que ce que vous avez l’indécence de nommer route ! Je me demande ce que tout le monde trouve de si bien en France ? Pour ma part, je ne vois que saleté, désordre, impertinence des femmes et lâcheté des hommes qui n’osent pas les remettre à leur place de femelles. »

« Abdul, je vous l’ai dit, les femmes, ici, ont quelques droits que vous n’admettez pas mais dont il va falloir vous accommoder pour vivre en bonne intelligence avec les français et ne pas mettre en péril ma mission ! Vous savez que le Sultan y tient beaucoup et je suis sûre que vous ne voulez pas le contrarier. Vous savez ce qu’il en coûte ! »

Il me tarde d’arriver dans la ville de Lyon, l’abbé m’a dit que l’on y faisait les plus belles soies du royaume et que les meilleures couturières, mis à part celles de la capitale, y avaient leurs ateliers. Je vais pouvoir étoffer un peu plus ma garde-robe. J’imagine aisément que j’ai vais encore batailler avec Abdul pour avoir les fonds nécessaire à la confection de deux ou trois robes et j’en souris d’avance. Je prends un malin plaisir à contrarier cet homme et à lui faire admettre qu’une femme peut avoir raison, il est tellement prévisible dans ses raisonnements que c’est d’une facilité déconcertante de lui faire perdre son calme !

Nous avons trouvé une auberge très accueillante, dont la femme m’a donné plusieurs adresses de couturières très rapides et effectivement celle que j’emploie vient de me livrer une robe de toute beauté commandée il y a seulement 2 jours, la soie rose est une pure merveille aussi douce que la peau d’un nouveau-né !

Je veux être à mon avantage pour me présenter à la cour, avec cette robe je vais pouvoir mettre en valeur mon décolleté et attirer l’œil de ces messieurs, rien de tel que l’ébauche d’un sein pour les faire saliver et venir à moi. Je ferais le tri parmi eux pour ne garder que ceux qui me peuvent me servir dans mon entreprise. Mon séjour au harem aura au moins servi à ça : savoir repérer les personnes utiles, celles qu’il faut flatter pour obtenir ce que l’on veut ou au contraire se montrer exigeante mais cela m’est plus difficile…Malgré ma réticence à le reconnaitre je préfère de loin que l’on exige de moi !

Hier encore, je me suis caressée dans mon lit à l’auberge aux souvenirs des moments passés entre le Marquis de Sade et son oncle, l’Abbé, agenouillée, bouche ouverte pour les recevoir dans ma gorge à tour de rôle, la tête maintenue en arrière par la poigne de l’un ou de l’autre, peu importe, l’essentiel c’est cette chaleur ressentie au creux de mon intimité et qui m’a ôté toute velléité de rébellion. Lorsqu’ils me laissaient après avoir usé de mon corps, sans se soucier de savoir si j’avais eu le moindre instant de plaisir, j’étais dans un tel état de manque ! Ma main droite entre mes cuisses avec mes doigts qui jouaient sur mon clitoris et la gauche sur un sein pour titiller la pointe. Je sais où me toucher maintenant, pour jouir pleinement mon majeur et mon annulaire allant et venant à l’entrée de mon vagin et mon pouce qui appuie fortement sur mon bourgeon turgescent. Il ne m’a fallu que quelques minutes pour jouir follement au creux de mon matelas. J’ai eu toutes les peines du monde à retenir mes cris lors de mon orgasme, je crois que la femme de la chambre voisine a entendu quelques-uns de mes gémissements car ce matin elle m’a jeté un regard outré. Mais je n’en n’ai cure, c’était si bon !

Nous repartons demain vers la capitale, encore des jours a passé sur les routes défoncées du royaume à entendre les ronchonnements d’Abdul. Je me demande ce que devient Lili, il faudra que je lui écrive un mot lorsque je serais établie, j’aimerais savoir si sa relation avec la petite Charlotte a survécu au couvent et si son côté dominant est toujours aussi évident? Il me plait de croire que oui et qu’elle ne supportera pas longtemps le calme de l’abbaye de Penthemon. Elle me faisait rire et j’aurais plaisir à la revoir dans d’autres circonstances que celles qui nous ont mis en présence l’une de l’autre.

Nous sommes arrivés à Paris. Quelle déception ! Les rues sont sales, autour de moi je ne vois que des masures. Une odeur pestilentielle se dégage des tas d’immondices déposés à l’entrée de rues trop étroites pour y laisser passer suffisamment la lumière du jour. Est-ce là, la ville que l’on me disait magnifique que tant de gens vantent ?

Le voyage a été éprouvant, je ne veux plus entendre parler de carrosse, je ne suis plus que plaies et bosses. Abdul a pourtant loué ce maudit équipage pour son confort.

Il a su se montrer discret et respectueux, je dois être en bonne forme pour le plan des services secrets du Sultan, mais malheureusement le périple n’en pas moins été harassant. Enfin, je vais pouvoir me délasser l’auberge où nous allons résider un moment semble confortable, les odeurs sortant des cuisines sont alléchantes, ma chambre est petite mais propre. Je suis trop fatiguée pour diner. Malgré le bruit qui monte de la salle, je vais dormir comme un bébé dans ce lit moelleux. Demain, Abdul doit me présenter mon guide.

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